L’indice Boursier Régional iaelyon – Université Jean Moulin subi sa plus forte baisse du semestre : 4,19%


En juin l’indice régional a subi sa plus forte baisse mensuelle du semestre : 4,19%, Depuis fin décembre l’indice a de la sorte reculé de 4,60% ! En hausse de 135% sur dix ans ; en augmentation de 95% sur les cinq années récentes.

Le mois de juin a été difficile, victime du contexte redéployé… La volatilité est désormais bien pré-sente, et les investisseurs se sont montrés davantage indécis. Le Cac 40 à l’issue de la dernière séance du semestre a progressé de 0,91%, ce qui lui a permis de gagner ainsi 0,21% par rapport à fin décembre 2017 ! Le « Profil financier du CAC 40 » dans sa 12ème édition vient de paraître (Ricol Lasteyrie CF et EY). Les entreprises du CAC 40 ont profité de l’expansion mondiale synchronisée du fait qu’elles sont allées chercher de la croissance à l’extérieur.

L’internationalisation a conduit à faire croitre le chiffre d’affaires 2017 en Europe – France incluse – à 56% [Notons que la part de l’Europe atteignait 72% en 2006], alors même que le chiffre d’affaires hors d’Europe se rétracte quelque peu.

L’indice régional iaelyon – Université Jean Moulin Lyon 3 affiche pour sa part un recul sensible, ce qui le fait subir une perte de 4,60% en six mois ! A titre comparatif, le premier semestre 2017 avait été très bon, avec une progression de 15,5% de l’indice régional… Le premier semestre 2018 a connu trois mois de hausse (dont + 5,27% en janvier), et trois mois de baisse (en mars, mai, et sur-tout juin). L’indice des valeurs moyennes/petites, le Cac Mid &/Small se retrouve avec une performance né-gative, chutant de 1,95%….

Au niveau mondial, les replis prédominent au premier semestre, tensions et doutes s’emparant des marchés actions : guerre commerciale, risques politiques renforcées, évolutions des prix du pétrole. Rappelons que le classement des places mondiales – à l’exception bien entendu des pays euro-=péens ayant l’euro comme monnaie commune – s’appuie sur la variation des indices en devises locales. La montée du dollar face à l’euro a profité aux valeurs américaines, celles du Nasdaq avant tout (+8,8%).

Si l’on fait abstraction totale du cas vénézuélien, où la bourse en intégrant les incidences des changes, s’est effondrée de plus de 99% au premier semestre, on rajoutera le désengagement des marchés émergents et le cas de la Bourse de Shanghai devenue un « bear market » après son re-cul récent de 20%, le bras de fer commercial avec les Etats-Unis en étant le principal motif…Tendance voisine à la Bourse de Shenzen. A l’exception de Hong Kong, sur les marchés actions chinois, 1800 milliards de valeur financière ont disparu. De plus l’affaiblissement du yuan touche les entreprises très endettées en dollars.

L’indice financier européen IFE 15 termine le premier semestre 2018, en baisse de 1,72% depuis début janvier. On a noté que Bruxelles a reculé de 6,2%, le Dax allemand de 4,4%, l’Ibex 35 espagnol de 3,7%, le MIB italien de 0,6%, et au Royaume Uni le FTSE 100 est proche de zéro. Pour le Banques Centrales la normalisation s’est accélérée. Lors de la réunion du 13 juin, la Ré-serve Fédérale américaine sans surprise a relevé d’un quart de point le taux cible des fonds fédéraux, à une fourchette comprise entre 1,75% et 2%. Deux autres tours de vis sont programmés en 2018, selon le schéma redéfini.

La Banque Centrale Européenne a annoncé que son programme d’assouplissement quantitatif mo-difié débuterait en octobre, ses achats divisés par deux passeraient à 15 milliards d’euros chaque mois au cours du quatrième trimestre.. En plus la BCE maintiendra ses taux directeurs à leur faible niveau actuel, au moins jusqu’à l’été 2019.

La rentrée prochaine

Les nuages économico-politiques s’accumulent sur les marchés, mais rappelons que les niveaux de valorisation sont élevés. Bref l’ambiance apparaît morose. L’agenda politique pourrait bien retarder le resserrement monétaire en Europe.

Le second semestre met en relief trois défis, et leurs conséquences :

  • Le risque politique est de retour en zone euro : gouvernement eurosceptique en Italie présentant un risque systémique, velléités indépendantistes persistantes en Catalogne, sans oublier qu’à neuf mois de l’entrée officielle du Brexit les industriels montrent ses dangers (exemples : Airbus, BMW ou Siemens)
  • Le protectionnisme apparaît comme la préoccupation présente des marchés. Le danger provient du fait que, à quelques mois des élections de mi-janvier, Donald Trump se trouve « renforcé par la hausse des sondages démontrant un soutien des Américains à sa politique » selon le Groupe Amundi leader européen de l’asset management.
  • L’inflation dépend du prix des matières premières mais aussi des relèvements de tarifs douaniers. A cela ajoutons les effets d’une pénurie induite de main d’œuvre, et l’augmentation possible des taux plus que prévue par les Banques Centrales de pays développés et de pays émergents. Après le compromis trouvé en début de mois au sein de la coalition gouvernementale allemande, et les déclarations de la Banque Centrale Chinoise pour stabiliser le yuan, la Bourse française remonta de 0,73%.

Rappelons que la prudence est de mise l’été prochain.

> Le graphique : évolution depuis 10 ans

* En septembre 1986 fut créé l’indice boursier régional « iaelyonn / BNP PARIBAS », dénommé depuis juillet 2004 « iaelyon – Université Jean Moulin ». Cet index est très vite devenu une référence incontournable sur l’activité économique des entreprises régionales. En 2016, il regroupe toujours 80 actions (Euronext, Alternext).

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