L’indice Boursier Régional iaelyon – Université Jean Moulin s’est replié de 1,1%


Depuis fin décembre l’indice a perdu 0,43% ! Le mois de mai a été inégal, mais les dernières séances ont été perturbées par la situation politique en Italie, mais aussi en Espagne.

En Italie deux grandes forces populistes se sont rapprochées pour mettre en place un gouverne-ment eurosceptique, issu du programme commun du Mouvement 5 étoiles (M5S) et de la Ligue du Nord. Les marchés financiers sont devenus nerveux, et vite préoccupés par les nominations aux postes clés. Les écarts de taux se sont accrus, sans qu’on soit allé trop loin pour redouter un processus de contagion. Tout début juin les marchés se sont ressaisis, avec le « nouveau » gouverne-ment de Giuseppe Conte, premier de ce type en Europe, à la fois antisystème et non europhobe.

Dans le même temps Mariano Rajoy, condamné dans des affaires de corruption, et suite à une motion de censure contre le gouvernement a été conduit à laisser sa place à Pedro Sanchez, de centre gauche et pro-européen, qui convoquera selon toutes vraisemblances des élections anticipées.

Le Cac 40 ne progresse plus depuis fin décembre que de 1,62%, après sept séances de baisses à la fin du mois, et être passé sous la barre des 5400. L’indice régional iaelyon – Université Jean Moulin Lyon 3 affiche une baisse de 1,1%, ce qui le fait rentrer en zone négative, de 0,43%. L’indice des valeurs moyennes/petites, le Cac Mid &/Small se trouve à un niveau voisin, en repli de 0,59% en cinq mois. L’indice financier européen IFE 15 a perdu 1,1% en mai, ce qui correspond à -1,4% depuis début janvier.

La croissance

Les prévisions de croissance pour la France étaient au premier trimestre de 0,4%, mais la réalité fut autre : seulement 0,2% de croissance de janvier à mars, ce qui rendra plus difficile d’atteindre la croissance de 2% sur 2018 fixée par le gouvernement. Le contexte international doit être pris en compte, au même titre que des mesures fiscales applicables en 2018, comme la majoration de la CSG pour les retraités plus aisés, ou encore l’augmentation du prix des carburants ou du tabac… Le coup de frein par rapport au dernier trimestre de 2017 est particulièrement sensible, alors même que l’activité avait progressé de 0,7%. L’investissement des entreprises ralentit, quand les dépenses des Français augmentent seulement de 0,1% au cours des trois premiers mois de cette année.

Les ménages semblent ne pas avoir intégré encore le rebond de leur pouvoir d’achat, ce qui se produira dans quelques mois avec la suppression complète sur les fiches de paye des cotisations chômage et maladie. Mais le prélèvement à la source début 2019 peut aussi s’accompagner d’une certaine crainte, peu quantifiable de manière anticipée mais que l’on ne devra pas en aucune façon sous-estimer… Il conviendrait aussi d’ajouter qu’en zone euro, sans parler d’un véritable retournement, la situation peut-être moins favorable qu’estimé jusqu’ici, compte tenu des hausses du prix du pétrole (74$ pour le Brent, début du mois de juin), des risques géopolitiques de ces derniers jours (Italie et Espagne) et des menaces de surtaxes américaines sur les importations (acier/aluminium).

L’OCDE vient à fin mai de publier ses prévisions de croissance dans le monde, de 4% pour 2018, et de 4,1% l’an prochain, sauf aggravations des tensions commerciales. Les hypothèses retenues re-posent sur un prix du pétrole à 70 dollars – soit 40% de plus au cours de l’année écoulée -, et un taux de change de l’euro par rapport au dollar de 1,21 (au 4 juin ce taux est de 1,17). Les politiques monétaires comme budgétaires ont permis un retour de la croissance ; une inflation accrue est souhaitée. Selon l’OCDE le taux des fonds fédéraux américains atteindrait dans 18 mois 3,25%, soit 1,5% de plus qu’actuellement ; la Banque Centrale Européenne devrait mettre un terme à sa poli-tique de taux négatifs concernant la rémunération des dépôts bancaires. Pour la France l’OCDE se félicite de la baisse de la fiscalité du travail et des réformes du marché du travail : la croissance pour chacune des deux années devrait atteindre 1,9%.

Les Etats-Unis auraient une croissance du PIB de 2,9% en 2018, l’Inde de 7% et la Chine de 6,7%. L’essentiel de tout cela serait « de rehausser la productivité et de réduire les niveaux d’endettement » selon Alvaro Santos Pereira, Chef économiste par intérim.

La rentrée prochaine

En France nous avons vécu un horizon social qui s’est peu à peu dégagé, avec notamment un con-flit des cheminots, conduit avec volonté et détermination. La trêve estivale désormais se fait proche, sur fond de réformes, sans doute utiles plus qu’indispensables. Il faut savoir ne pas vouloir trop en faire, trop vite, au risque de démotiver ou décourager peut-être.

Tout cela sans oublier aussi les dangers qui nous entourent, que ce soit la crise financière, ou la crise commerciale… Fort heureusement le pire n’est jamais certain, mais l’histoire nous montre que des configurations macroéconomiques et financières peuvent déboucher sur des probabilités de crise davantage élevées. Aujourd’hui sachons nous situer sur cette carte de risques, multidimensionnels, plus ou moins (in)certains.

Les économistes du FMI estiment que la « France est devenue un chef de file des réformes en Eu-rope » ! Ces dernières années l’endettement des entreprises s’y est accru : il faudra accroître les exigences de fonds propres auprès des banques françaises…

> Le graphique : évolution depuis 1999

* En septembre 1986 fut créé l’indice boursier régional « iaelyonn / BNP PARIBAS », dénommé depuis juillet 2004 « iaelyon – Université Jean Moulin ». Cet index est très vite devenu une référence incontournable sur l’activité économique des entreprises régionales. En 2016, il regroupe toujours 80 actions (Euronext, Alternext).

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