L’INDICE BOURSIER RÉGIONAL iaelyon – Une année 2020 qui a mal commencé


– 2,50% en janvier, puis -11,03% en février

L’indice régional iaelyon – Université Jean Moulin avait vécu une très bonne année 2019, avec près de 18% de progression. Mais comme nous l’écrivions il y a tout juste un mois « le mois de janvier 2020, a subi les contrecoups de la propagation du coronavirus apparu en Chine, épicentre du virus, sans mouvement de panique, mais pas sans effets sur les marchés financiers dans le monde entier ». Le mois de février a apporté beaucoup de changements, avec son apogée au cours de la dernière semaine du mois. Attendons la suite.

Considérons l’exemple du Cac 40 qui vient de vivre la plus rapide correction de son histoire, et aussi son plus fort repli hebdomadaire depuis 2008 ! Son repli sur les deux premiers mois de 2020 a atteint 11,18%.

Sur les deux premiers mois de 2020 seules quatre valeurs du Cac 40 ont terminé dans le vert : Veolia, service des eaux avec +9,36%, puis Carrefour, grandes surfaces et épiceries (+4,65%), suivi par Engie (services aux collectivités, +4,38%) et enfin par STMicroelectronics (semi-conducteurs, +1,84%). Bref la dégringolade fut ravageuse pour l’économie avec l’épidémie Covid-19, qui s’est généralisée, touchant après l’Asie, l’Europe et les Etats-Unis : de Tokyo à New York, en passant par Paris et les autres capitales européennes les indices ont vécu un effondrement général, sans pouvoir se ressaisir, avant la fin de ce mois de février, plus long d’une journée tous les quatre ans ou presque. Les multinationales, les unes après les autres, se sont rendues compte que la crise sanitaire allait impacter leurs résultats financiers, dépassant largement le report de quelques déplacements et achats à plus tard, avec la menace d’un ralentissement sensible de la croissance dans le monde entier.

A la clôture du vendredi 28 février, les reculs étaient hallucinants, par leur ampleur généralisée : le CAC 40 clôturait à 5309,90, en recul de 3,38% pour l’ultime séance de la semaine et du mois, mais avec un décrochage global de 11,94% en une semaine ! Ce fut la plus mauvaise performance hebdomadaire depuis la grande crise financière de 2008…, et la troisième la plus mauvaise de son histoire depuis sa création fin 1987. Les investisseurs sont conduits à se délester de leurs actions.

Cet exemple s’est retrouvé être général : Londres a perdu 3,18% à son ultime clôture de février – et 12,75% en deux mois (FTSE 100) -, Madrid 2,92% (IBEX 35), Francfort 4,30% (DAX), ou Amsterdam 3,68% (AEX) … Le Nikkei japonais avait débuté la journée avec une chute de 3,67%, le Dow Jones faisait en fin de soirée -1,39% (mais 12,4% durant la semaine). Sur la semaine, le Nasdaq a reculé de 10%, le S&P 500 de 11%, et le DJ industriel de 12%, avec une séance très agitée, même à quelques minutes de la clôture.

Les Bourses du Golfe ont dégringolé ce 1er mars, dans le processus très baissier des grandes places internationales. Les sept marchés de la région, très dépendants du pétrole ont subi une baisse historique dès le commencement de la semaine qui, pour eux, débute le dimanche et se termine le jeudi. La Bourse de Ryad, plus important marché de la région, et figurant dans le top 10 des places boursières mondiales, a perdu dimanche 3,7%, ce qui fut son plus bas niveau en 18 mois.

Arrêtons là ce bilan. L’indice régional iaelyon – Université Jean Moulin, spécifique dans le large spectre de sa composition, n’a pu que vivre cette période particulière, « en direct » et non comme on avait pu le vivre précédemment, avec un certain décalage dans le temps, finalement moins inquiétant… En deux mois la baisse ressort ainsi à 13,25%, ce qui nous ramène proche des niveaux d’il y a un peu plus d’un an.

Sur les 80 valeurs retenues, plus de 60 ont baissé, parfois très fortement, et de manière très répétée.

Le baril du pétrole brent s’est replié à Londres la dernière semaine de février à 50,50 $, soit de près de 10%, et depuis le début de l’année la baisse a augmenté jusqu’à 23%.

L’or, valeur refuge, atteignait fin février 1564 dollars l’once, avant de voir ses cours grimper. Par ailleurs, compte tenu de la débâcle boursière, des investisseurs souhaitaient des assouplissements des politiques monétaire des Banques Centrales, et des actions coordonnées.

Les prix à la consommation ont augmenté de 1,4% en février 2020 sur un an. En janvier les dépenses de consommation des ménages ont diminué en volume de 1,1%.

Quelle attitude adopter ?

Selon l’OCDE le coronavirus met « l’économie mondiale en danger », ce qui explique qu’elle ait ramené sa prévision de la croissance mondiale pour 2020 de 2,9% à 2,4%, et qu’elle table sur une baisse du commerce mondial de 1,4% au premier semestre, et de 0,9% sur toute l’année. En Europe la situation demeure bien incertaine, et dépend notamment de la conclusion ou non d’un accord de libre-échange entre le Royaume-Uni et l’Union Européenne d’ici fin 2020.

Le mois de Mars semblait mieux débuter, mais en Europe on a bien vite compris qu’un retournement de tendance ne serait pas forcément si facile…


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