L’indice iaelyon – Université Jean Moulin recule de 27,14% au premier trimestre 2020, dégringolant même de 16% au mois de mars


Un effondrement des marchés financiers avec la montée du coronavirus

Bref, ne mâchons pas nos mots, le premier trimestre fut « calamiteux » pour les Bourses européennes, avec un deuxième trimestre qui nous incite peu pour l’instant à redevenir optimiste. L’indice boursier régional iaelyon – Université Jean Moulin Lyon 3 a perdu 2,5% en janvier, puis 11% en février, et 16% en mars. Les investisseurs redoutent toujours les conséquences de la pandémie du coronavirus. La récession inéluctable pourrait bien être la pire depuis la Seconde Guerre mondiale.

Finalement depuis la création du CAC 40 fin 1987 sa chute a atteint 26,46%, avant de perdre 4,3% supplémentaire le 1er avril, soit un total de 29,62% en guère plus de trois mois ! Fait rarissime aucune des valeurs du CAC 40 a terminé le premier trimestre en vert ! Certaines actions ont décroché de plus de 50%, comme Renault (-58%), ou Airbus (-55%). Technip est sorti du CAC 40 le 18 mars, remplacé par Worldline. Le CAC 40 s’effondre de 17,2% en mars, bien que freiné par un rebond remontant au 16 mars. Les géants du CAC 40 ont effacé plus de 450 milliards d’euros de capitalisation durant le premier trimestre…

Bref les trois premiers mois 2020 figurent au troisième rang des performances mauvaises du CAC 40, après le troisième trimestre 2002 (-28,8%) et le troisième trimestre 1990 (-26,7%).

Nous avons été ainsi confrontés à de violentes corrections boursières, que certains n’ont pas hésité à comparer aux krachs de 1929, ou de 1987, ou de 2008. Ces comparaisons sont faites hâtivement, et ne sauraient être appropriées, si ce n’est que des baisses importantes se sont produites, plus ou moins généralisées. La crise actuelle est toute autre, d’origine sanitaire, et doit être dissociée des crises économiques « classiques », même si les conséquences qui en découlent sont par certains côtés assez semblables.

Nous l’avons dit à diverses reprises : dans la durée (à moyen et long terme) la Bourse se révèle être un investissement attractif, mais on sait aussi que les marchés connaissent des cycles, avec des crises tous les huit à dix ans. Nous étions en début d’année en haut du cycle, c’est-à-dire à des niveaux élevés, voire records. Le décrochage fut d’autant plus brutal que rien ne semblait le laisser entrevoir, correspondant à un virus dont on n’avait pas pris conscience des dangers, et de l’étendue, après être apparu à Wuhan, en Chine il y a quelques mois. Si on osait le dire, n’en masquons pas les risques aujourd’hui, car nous sommes dans l’œil du virus !

L’iaelyon n’est pas épargné

L’indice régional iaelyon – Université Lyon a fait certes un peu mieux, mais seulement 6 valeurs sur 80 terminent le trimestre positivement. Citons Biomérieux (+29%), meilleure performance boursière du SBF 120, ou encore Genoway (+20%). C’est un indice pondéré reposant sur des valeurs importantes, mais aussi et surtout rappelons-le sur des moyennes et petites capitalisations.

Les conséquences économiques et financières

Elles sont généralisées, et leur importance ne cesse de croître. Nous allons retenir celles qui nous semblent déterminantes, avec la mise en place mi-mars en France d’un confinement général, comme nombre de pays l’ont fait. Rappelons que les pays les plus concernés, sont : l’Italie, l’Espagne, le Royaume-Uni, et les États-Unis, avec un grand nombre de décès (plus de 73.000 décès) au 6 avril ! 191 pays touchés…

Retenons deux applications :

  • Le déficit public – Le gouvernement a présenté au Conseil des Ministres du mercredi 18 mars un projet de loi de finances rectificative (PLFR) prévoyant un déficit public de 3,9% du PIB fin 2020, alors même qu’un mois plus tôt la prévision atteignait 2,2%. Le déficit budgétaire fut revu à 108,5 milliards d’euros, soit plus de 15 milliards supplémentaires qu’initialement fixé, mais le Haut Conseil des finances publiques reste dubitatif, compte tenu du degré d’urgence et des informations fragmentaires fournies.
    La crise ne saurait être sous-estimée, mais les Banques Centrales et les États en l’espèce ont su rapidement prendre les décisions. Une bonne option avancée concerne l’émission de coronabonds, obligations européennes, mais le projet s’est trouvé confronté à l’opposition des Pays-Bas et de l’Allemagne notamment : pas de mutualisation de la dette. L’Eurogroupe du 7 avril devra trouver un terrain d’entente pour les pays les plus durement concernés par la pandémie. Plus de travail et de discussions sont indispensables.
  • Un plan d’urgence de la BCE de 750 milliards d’euros fut mis en place le 18 mars pour ramener le calme sur les marchés obligataires européens.
    Une réaction des marchés s’en est suivie. Les rendements des emprunts d’État européens ont baissé. Le taux français à dix ans qui flirtait avec les 0,5% est tombé à 0,04%. La Banque Centrale Européenne a acheté de la dette d’État, et même si la tendance s’est quelque peu réduite dans la journée, les taux se sont situés à des niveaux très bas (0,24% en fin de journée du 20 mars pour la France, mais 1,74% pour l’Italie, ou encore -0,25% pour l’Allemagne).
    Bruno Le Maire, ministre français des Finances, a très récemment rappelé que « tout l’argent doit être employé pour faire tourner l’entreprise, pour s’assurer qu’elle redémarre dans de bonnes conditions », et il demande « à toutes les entreprises – notamment les plus grandes – de faire preuve de la plus grande modération sur le versement des dividendes ». L’État peut conditionner des aides publiques à une réduction du dividende…

Le CAC rebondit le lundi 6 avril de près de 5%, le mouvement se continue le lendemain (+2% en clôture, à 4438).


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