Naissance d’une market place

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L’exercice consistait à créer de toute pièce une place de marché pour le compte d’une société de services numériques. Pendant un mois, à temps complet, trois équipes d’étudiants en Master 2 SIA « Systèmes d’Information Avancés » ont planché sur la question. Résultat bluffant, selon Hardis, l’éditeur de logiciels qui avait lancé le challenge.

Avec un millier de salariés, Hardis est l’une des principales entreprises de son secteur en Auvergne Rhône-Alpes. Cette société grenobloise en pleine croissance, qui dispose d’une implantation à Lyon, est venue frapper à la porte de l’iaelyon avec une idée en tête : proposer à des étudiants de plancher sur l’un de ses projets d’innovation. Les deux managers de son activité de conseil en transformation digitale, Frédérique Salini-Lhote et Vincent Bonnabaud, ont peaufiné leur idée auprès de Guilaine Talens, responsable du Master 2 SIA : « Il s’agissait de développer une plateforme numérique, sorte de marketplace permettant à nos prospects de se connecter et de nous demander un devis directement via le Web », explique Frédérique Salini-Lhote. Une interface qui constitue, de fait, un projet stratégique pour Hardis.

Une première !

Son premier poste professionnel est une suite logique : elle devient déléguée générale de Tistra, une association de tourisme industriel et scientifique. Une prise de responsabilité immédiate en même temps qu’une initiation au fonctionnement du monde associatif, laquelle va durer près d’un an. « J’y ai découvert le souci de l’intérêt public, d’une solidarité nécessaire entre les acteurs d’un territoire support du développement économique. Cette expérience m’a aussi conforté dans ma volonté de créer, un jour, ma propre entreprise », poursuit la jeune femme.

L’appel de l’entreprise

Trois équipes de cinq étudiants ont été constituées et ont travaillé un mois durant sur cette étude de cas. « C’est la première fois que ce travail était réalisé dans le cadre d’un vrai projet d’entre-prise. Les équipes ont rencontré les responsables d’Hardis à trois reprises pour bien comprendre leur demande, la préciser, échanger. C’est, à l’évidence, un facteur de motivation (et de pression !) supplémentaire par rapport à un travail plus académique », explique Guilaine Talens.

Côté Hardis, c’était aussi une première. « Honnêtement, notre crainte était que cela nous prenne beaucoup de temps d’encadrer et de faire vivre le projet. » Erreur : « On a vite senti que les étudiants étaient très motivés pour relever un challenge réel, le nôtre », poursuit Frédérique Salini-Lhote qui insiste :

« Nous avons été bluffés par leur enthousiasme mais surtout par leur réactivité -ils ont vite compris ce qu’on leur demandait- et la rapidité avec laquelle ils ont conçu l’outil demandé. Ils nous ont aussi montré qu’ils pouvaient développer une très bonne méthodologie de travail. »

Lors de la soutenance orale devant jury, les trois projets présentés était très différents les uns des autres.

Pour Frédérique Salini-Lhote et Vincent Bonnabaud, eux-mêmes diplômés de l’iaelyon, l’opération est largement gagnante. Nul doute que la société va s’inspirer des projets étudiants pour développer sa vraie market place. Si Hardis a déjà signé d’autres partenariats avec des écoles d’ingénieurs comme l’Insa par exemple, celui réalisé avec l’iaelyon devrait avoir une suite, peut-être dans le cadre de formations en alternance. «Historiquement, nous sommes des informaticiens mais nos métiers ne sont pas seulement numériques : nous recrutons aussi des commerciaux, des conseillers en optimisation de process, en organisation et transformation des entreprises. Nous recherchons des compétences multiples, pas seulement des experts. Et surtout des qualités humaines, un savoir-être, des valeurs, une ouverture d’esprit nécessaire dans des métiers qui évoluent rapidement et de-mandent de grandes capacités d’adaptation au changement.»

Autre effet positif pour Hardis : avant cette opération, sa notoriété à l’Université de Lyon était proche de zéro. Pour une entreprise qui recrute plus d’une cinquantaine de jeunes chaque année, et qui vient d’obtenir le label « Great Place to Work », cette réalité devait changer. C’est chose faite.

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