L’INDICE BOURSIER RÉGIONAL iaelyon – Quatre mois consécutifs de hausses


Le premier quadrimestre de l’année 2021 s’est très bien déroulé en Bourse : l’indice boursier régional iaelyon – Université Jean Moulin a connu quatre mois consécutifs de hausses, avec 11,70% au total. Il vient d’atteindre 10.034,4, passant la barre symbolique des 10.000 points pour la première fois depuis sa création en septembre 1986, où il avait démarré à 1000 points… La progression moyenne par an, hors inflation, atteint ainsi près de 6,9%.

Le CAC 40 a gagné en quatre mois 11,97% pour sa part, et il a même franchi les 6300 points ! Le record actuel absolu à 6355 a été observé le 4 mai, avant une rechute de 100 points…

Après le week-end du 1er mai la place parisienne a effacé les pertes des deux précédentes séances d’avril, grâce au soutien des bons indicateurs économiques sur le Vieux Continent. Mais les volumes furent bien faibles, avec seulement 2,35 milliards d’euros échangés le premier jour ouvrable de mai. Dans les faits, le marché a perdu quelque peu de sa superbe, car si Paris ne s’en est pas finalement si mal sorti, Francfort a plongé de 2,2%, et l’Euro-Stoxx de 1,6%.

Bref, on a atteint le temps de s’interroger sérieusement. Deux camps : les plus optimistes d’un côté persistent à croire à la poursuite du processus haussier car les performances affichées au premier trimestre ont fait davantage qu’on ne le prévoyait, et ont donc été souvent très stimulantes. Il faudrait aussi rappeler le comportement rassurant des Banques Centrales, comme la Réserve Fédérale américaine l’a démontré aussi.

Mais il y a aussi du côté des pessimistes la crise sanitaire, qui perdure, et a empiré beaucoup dans certains pays, comme l’Inde. Également jouent les phénomènes de la saisonnalité, d’autant que l’on sait que la Bourse a davantage tendance à baisser des mois de mai à septembre…

Les signes de reprise se confirment en Europe et aux Etats-Unis, avec la progressive levée des mesures de restriction sanitaire. Il faut également signaler que les tensions inflationnistes sont devenues plus fortes.

Les entrées en Bourse sur les marchés mondiaux sont au plus haut sur un début d’année depuis vingt ans : depuis le 1er janvier, selon Dealogic, 876 nouvelles entreprises ont été mises à la cotation pour 233 milliards de dollars. Aux Etats-Unis on a décompté les deux tiers levés dans le monde. Près de 60% des milliards levés l’ont été par des SPAC (Special Purpose Acquisition Company), qui sont des coquilles vides dont l’objectif est d’acquérir une société non cotée, et de l’introduire en Bourse. Les SFAC sont arrivées dernièrement en Europe, mais elles ont du mal à émerger. Par contre, après l’euphorie de 2020 et du début 2021, il y a eu plus de 400 SPAC, parfois aujourd’hui à la peine sur les marchés américains.

On notera aussi que voici quelques jours Euronext vient de finaliser le rachat de la Bourse de Milan pour un montant de 4,4 milliards d’euros. Le leader européen des marchés actions vient ainsi d’apparaître, affichant avec 1900 sociétés cotées une capitalisation boursière de 5.100 milliards d’euros, ce qui l’a conduit à la première place des transactions cash sur les actions (12 milliards de volumes chaque jour), mais aussi pour les fonds indiciels cotés (ETF / fonds cotés en Bourse, qualifiés de « trackers »).

Cette fusion permet à Euronext, l’opérateur des bourses de Paris, Amsterdam, Bruxelles, Lisbonne, Dublin et Oslo, de renforcer son positionnement dans le postmarché, ce qui correspond à tous les mécanismes suivant la négociation d’une action en Bourse. L’ensemble affiche un chiffre d’affaires pro forma de 1,4 milliard d’euros, alors que dans son périmètre d’avant fusion Euronext correspondait à 864 millions !

La Bourse de Paris demeure la plus importante des marchés d’Euronext, mais l’Italie devient le plus gros contributeur à notre chiffre d’affaires avec 35%, contre 28% pour la France…

Les conséquences plus directes en France

On s’intéressera ici à l’emploi, et à la réduction de la dette. Le Président Macron a établi fin avril les quatre étapes fondamentales de déconfinement entre le 3 mai et fin juin, avec des décalages du couvre-feu à 21 heures, puis à 23 heures les 19 mai puis 9 juin. Possibilité aussi de « freins d’urgence » en fonction des évolutions relevées sur le terrain.

En France on table sur plus de 2,7 millions d’intentions d’embauche, mieux même qu’avant la crise du Covid-19, ce que confirment les 30.000 projets de recrutement de plus qu’en 2019.

 Le programme de stabilité adressé il y a peu à Bruxelles a prévu 100.000 emplois salariés de plus cette année dans le privé. Le risque de faillites dans les mois à venir au niveau des entreprises ne doit de plus pas être gonflé. Le gouverneur de la Banque de France, François Villeroy de Galhau a rappelé que la situation des entreprises n’est pas trop préoccupante, mais nécessite des efforts permanents.

 Les embauches sont en hausse dans la construction, la santé et l’agriculture, à l’opposé de la métallurgie, du transport et de l’hôtellerie-restauration.

L’exécutif, au début de la pandémie, avait parlé du « quoi qu’il en coûte ». La stabilisation de la dette, avec un retour du déficit sous les 3% du PIB est une hypothèse envisageable pour 2027. Bruno Le Maire, Ministre de l’Economie et des Finances, compte sur un rebond de l’activité quand la crise sanitaire se tassera. La croissance attendue en 2021 serait de 5%, puis de 4% l’an prochain. Il faudrait rétablir les comptes publics à un horizon assez proche, dans cinq ans… Le déficit passerait alors de 9% en 2021, à 5,3% en 2022, avant de se trouver réduit à 2,8% en 2027…

Dr Alain TESTON
Directeur Honoraire iaelyon – Université Jean Moulin


> Evolutions mensuelles sur dix ans (jusqu’en avril 2021)

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