Au troisième trimestre 2016, les TPE et PME de la région Rhône-Alpes connaissent une progression du chiffre d’affaires de + 2,4 % comparée au troisième trimestre 2015. Au niveau des emplois, une hausse de + 2,4 % est également observée dans les PME (> 9 salariés) alors que l’augmentation se limite à + 1 % dans les TPE (< 9 salariés). Au niveau des investissements, la dégradation constatée au deuxième trimestre se confirme et se traduit par une rétractation des dépenses d’investissement de – 0,7 % comparée à la même période de 2015. Analyse réalisée par le CLEA – iaelyon School of Management à partir des données de l’Ordre des Experts Comptables Rhône-Alpes.
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Présentation de l’échantillon Statexpert Rhône-Alpes du troisième trimestre 2016
L’étude de l’ activité s’appuie sur un échantillon global composé de plus de 43 000 entreprises en Rhône-Alpes qui réalisent un chiffre d’affaires trimestriel moyen de plus de 113 K€. L’analyse de l’emploi se base sur un échantillon de près de 14 000 entreprises dont l’effectif moyen rémunéré est de plus de 80 000 salariés dont 12 000 TPE (< 9 salariés) employant 35 000 salariés et 2 000 PME (> 9 salariés) s’appuyant sur leurs 45 000 salariés. L’évolution du niveau d’investissement est traduite sur la base d’un échantillon de 9 000 entreprises en Rhône-Alpes ayant investi au total plus de 78 millions € HT au cours du troisième trimestre 2016.
Evolution de l’activité au troisième trimestre 2016
Dans une conjoncture économique nationale morose, la Région Rhône-Alpes confirme son dynamisme. En affichant une augmentation de l’activité de + 2,4 %, les TPE et PME de Rhône-Alpes figurent dans le peloton de tête. En effet, leur croissance du chiffre d’affaires est le double de celle relevée au niveau national, se démarque favorablement et contraste avec les évolutions observées en Ile de France (+ 0,3 %) et en PACA (+ 0,4 %) qui représentent avec Rhône-Alpes les trois régions les plus importantes.
L’analyse par secteur d’activité confirme le dynamisme des secteurs de l’information et communication (+ 7,5 %) et des activités spécialisées, scientifiques et techniques (+ 4,4 %) qui recouvrent la filière numérique (conseil en technologie, conseils et services et édition logiciels) bien implantée en Rhône-Alpes. A relever la bonne tenue du secteur de l’hébergement et de la restauration qui connaît une progression de + 3,5 % sensiblement supérieure à l’évolution constatée au niveau national (+ 0,7 %) confirmant ainsi la tendance relevée par le Comité Régional de Développement Touristique. Celle-ci est expliquée par une météorologie favorable en août en montagne et dans les campagnes, cela malgré une moindre fréquentation de la clientèle étrangère. Par ailleurs, la progression de + 3,1 % du secteur de la construction (double de l’évolution nationale) accompagne la hausse des mises en chantier.
L’analyse par zone géographique montre que quatre départements sont à l’origine de la performance observée en Rhône-Alpes : l’Ain (+ 3,3 %), la Haute-Savoie (+ 3,4 %), la Loire (+ 2,8 %) et le Rhône (+ 2,8 %). Il faut d’ailleurs relever que l’Ain, la Loire et le Rhône figuraient déjà au trimestre précédent dans le peloton de tête de la croissance. L’analyse par taille (4 tranches de chiffre d’affaires) confirme la moindre performance des TPE (+ 0,5 %) comparée aux PME (+ 3,1 %). Cette prime à la taille est d’ailleurs aussi observée au niveau national. En complément des éclairages précédents, il est intéressant d’analyser la contribution des secteurs d’activité à la croissance de l’activité observée dans les départements les plus dynamiques. Ainsi, la croissance du secteur de l’information et communication est particulièrement forte dans la Loire ((+ 20,6 %) expliquant la croissance du département (+ 2,8 %).
De même l’activité du secteur de la construction est particulièrement soutenue dans l’Ain (+ 5,1 %) et le Rhône (+4,4 %) contribuant à la performance observée dans ces départements. Enfin, la croissance de l’activité du secteur de l’hébergement et de la restauration est soutenue en Haute-Savoie (+ 6,4 %), dans la Loire (+ 5,8 %) et dans le Rhône (+ 4%). Cet éclairage met en évidence le rôle amplificateur du dynamisme des secteurs en croissance (information et communication) ou en retournement (la construction) et le rôle protecteur que joue la diversification des activités (montagne et campagne) dans le cas du secteur du tourisme.
Evolution de l’emploi au troisième trimestre 2016
La progression des effectifs des PME (> 9 salariés) est proche de celle constatée au niveau national (+ 2,4 % comparé à + 2,5 %). Par contre, les TPE (< 9 salariés) connaissent une progression inférieure à l’instar de l’évolution constatée au niveau de leur chiffre d’affaires (+ 0,8 %). Il convient de souligner que cette moindre progression des effectifs dans les TPE est une constante observée depuis la mise en place du baromètre. Cette lente reprise de l’emploi peut être rapprochée d’un contexte encore peu propice à l’embauche pour les dirigeants. L’INSEE a d’ailleurs mis en avant la faiblesse de l’impact de certaines mesures récentes sur le coût du travail comme les primes nouvelles embauches des PME de moins de 250 salariés pour un CDI ou un CDD de plus de 6 mois dont le salaire est inférieur à 1,3 fois le SMIC.
Evolution de l’investissement au troisième trimestre 2016
La dégradation observée au deuxième trimestre (+0,8%) se confirme venant infirmer le redémarrage observé au dernier trimestre 2015 (+2,5%) et au premier trimestre 2016 (+4,5%). Les dépenses d’investissement baissent en effet au cours de ce troisième trimestre 2016 de – 0,7 %. Au demeurant, cette évolution désormais négative se démarque de la forte contraction (- 6,4 %) des dépenses d’investissement observée au niveau national et elle confirme la bonne tenue de la conjoncture des TPE et PME de Rhône-Alpes comparativement au niveau national.
Conclusion
Le troisième trimestre 2016 confirme les craintes annoncées lors du précédent baromètre Image PME Rhône-Alpes dont il a suivi la tendance amorcée avec un niveau d’investissement en repli contrastant avec la croissance confirmée de l’activité et de l’emploi, en particulier dans les PME. Les entreprises de la région semblent malgré tout mieux résister que leurs homologues au niveau national en raison notamment de la bonne productivité du travail et des conditions démographiques et socio-économiques favorables relevées encore récemment par l’INSEE.
Le dernier trimestre 2016 sera l’occasion d’identifier si le relèvement faible mais régulier de l’activité en Rhône-Alpes peut encourager l’investissement dans certains secteurs ou si, au contraire, ce recul des investissements pourrait nuire à la compétitivité des TPE et PME et à l’accroissement de leur activité.
