Le déclic universitaire

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Après avoir passé une douzaine d’années à la direction d’associations professionnelles, Claire Ribouillard a fini par créer son entreprise, une idée qu’elle avait en tête depuis longtemps. Mais elle affirme que c’est sur les bancs de son école universitaire qu’elle a vécu les premiers déclics de sa vie professionnelle.

Master Management Territorial : c’est une formation bien connue dans le monde des collectivités locales et autres associations professionnelles dont l’activité peut s’inspirer désormais de celle des entreprises. Claire Ribouillard a quitté l’iaelyon avec son Master 2 en poche dans cette spécialité, en 2006.

J’avais trouvé passionnante la partie consacrée au développement touristique et j’ai d’ailleurs effectué mon stage de fin d’étude au Comité Régional du Tourisme Rhône-Alpes.

Son premier poste professionnel est une suite logique : elle devient déléguée générale de Tistra, une association de tourisme industriel et scientifique. Une prise de responsabilité immédiate en même temps qu’une initiation au fonctionnement du monde associatif, laquelle va durer près d’un an. « J’y ai découvert le souci de l’intérêt public, d’une solidarité nécessaire entre les acteurs d’un territoire support du développement économique. Cette expérience m’a aussi conforté dans ma volonté de créer, un jour, ma propre entreprise », poursuit la jeune femme.

L’appel de l’entreprise

Mais le moment n’est pas encore venu. L’étape suivante, qui va durer dix ans, élève encore le niveau des challenges : cette fois, Claire Ribouillard  est choisie par la Chambre de commerce et d’industrie nord-Isère pour créer et développer pas moins de… deux associations d’entreprises. Deux clusters à lancer sur des filières puissantes de ce territoire : le PIC (Pôle d’Innovations Constructives) et le Pil’es (Pôle d’Intelligence Logistique Europe du Sud) sur lequel elle finira par se concentrer. Le challenge sera relevé avec brio – « Nous sommes passés de dix à près de 130 entreprises adhérentes représentant 500 professionnels impliqués » – mais pas sans difficultés. Dans la recherche de fonds, de sponsors, d’experts, la concurrence est rude et la politique jamais très loin dès qu’une partie des financements est publique.

Finalement, l’appel de l’entreprise est trop fort. Claire Ribouillard prépare sa succession puis son départ du Pil’es, qui se concrétisera en mars 2016. Sa première idée de création d’entreprise, une librairie spécialisée en bandes dessinées, n’ira pas à son terme.

J’ai eu peur de m’ennuyer dans un magasin, moi qui avait toujours vécu dans un tourbillon de contacts professionnels, en bougeant sans cesse. J’ai renoncé.

La deuxième sera la bonne… se plaçant dans la continuation de ses précédentes expériences : c’est ainsi que nait Kairosarium, qui offre la force d’une équipe permanente aux associations d’entreprises.

 Durant toutes ces années, j’avais observé la solitude du dirigeant d’association, avec des présidents plus ou moins présents. J’avais vu aussi nombre d’associations disparaître faute de stratégie et d’animation.

Elle connait bien ce monde, elle décide donc de lui proposer ses services : appui à l’organisation, à la définition d’une stratégie. En soutien du management ou directement en chef de projet.

Nous sommes dans l’opérationnel, le concret. Jusqu’à présent, nous avons accompagné, sur une vingtaine de missions, six associations totalisant 600 adhérents.

Kairosarium a maintenant rejoint le monde de l’Économie Sociale et Solidaire en prenant le statut de coopérative.

Des personnalités marquantes

Parallèlement, Claire est restée en contact avec l’iaelyon, intervenant à plusieurs reprises auprès des étudiants. Parce qu’elle a le sentiment qu’on doit rendre un peu de ce qu’on a reçu. Et parce que l’Université fait partie de son histoire.

Une phrase d’un enseignant m’a marquée. Il nous disait : dans les structures territoriales, il vous faudra souvent créer votre poste. Je l’ai vécu quelques années plus tard.

D’autres l’ont aidée à trouver sa voie.

J’ai adoré les interventions des professionnels. C’est suite à un cours de l’un d’entre eux, responsable au sein d’une grande collectivité, que je me suis dit : c’est ce que je veux faire dans la vie !

Un déclic. Des noms (Valérie Girard, Annie Chanu…) reviennent facilement, illustrant un mix gagnant entre la formation académique et le monde de l’entreprise.

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