Neurofinance : une nouvelle manière d’appréhender les dérives des traders


Que sait-on du métier de trader ? Emblématique par le montant des sommes en jeu et la multitude des échéances judiciaires, l’affaire Kerviel ne nous a guère éclairé. Quels sont les ressorts qui l’ont poussé à agir ? Quand on sait que deux affaires similaires se sont produites depuis, l’une chez UBS, l’autre chez JP Morgan, mieux les cerner s’avère essentiel. Et de ce point de vue, la neuroéconomie peut s’avérer fort utile. Entre autres, s’agissant de comprendre ce qu’est la prise de décision dans un contexte particulier d’accélération du temps.

Cette accélération, on le sait, est rendue possible par les technologies, notamment algorithmiques, qui caractérisent aujourd’hui les marchés financiers. Or la capacité qu’a notre cerveau de traiter un très grand nombre d’informations qui se succèdent à grande vitesse a des limites – comme l’explique fort bien dans un ouvrage paru en 2009 le neuroscientifique suédois Torkel Klingberg. Et l’on conçoit donc qu’il y ait des risques de dérapages, s’agissant de décisions boursières.

Un point se doit d’être précisé. Comme la finance comportementale, la neurofinance a pour point de départ l’observation des comportements d’opérateurs financiers. Mais elle n’interprète pas ses résultats en se référant aux hypothèses classiques de la rationalité économique. Ses explications, elle les trouve au niveau du fonctionnement cérébral lui-même. Et de manière générale, ses recherches ont permis de mettre en évidence que la rationalité ne s’oppose pas nécessairement à l’émotion dans la prise de décision. Tout au contraire, l’émotion constitue une dimension nécessaire à toute prise de décision raisonnée, comme l’a montré le neurologue António Damasio dès 1995.

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