Travailler avec ou après un cancer : un tabou ou un impensé ?

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Depuis une vingtaine d’années, le 4 février marque la journée mondiale contre le cancer. Cette année, celle-ci intervient quelques jours après la prise de parole particulièrement remarquée du président-directeur général (PDG) de Publicis, Arthur Sadoun, qui a évoqué publiquement son cancer lors du Forum économique mondial de Davos, en Suisse.

Le patron français a lancé à cette occasion un « working with a cancer pledge », que l’on pourrait traduire par un « appel pour attirer l’attention les difficultés que les personnes confrontées à cancer rencontrent sur leur lieu de travail », en y associant d’autres dirigeants : ceux de Sanofi, L’Oréal, Meta, Pepsico…

Ces chefs d’entreprises puissantes s’engagent ainsi à lancer des initiatives luttant contre la stigmatisation des personnes touchées dans leurs entreprises. En désignant le cancer comme un « tabou », les dirigeants de ces grands groupes choisissent un angle d’attaque intéressant : ils (ré)interrogent la conception de la santé dans un monde du travail où il n’y a pas de place pour la maladie.

Désinsertion professionnelle

La question se pose en effet plus que jamais, après des années de progrès thérapeutique et à l’heure où les études épidémiologiques sur lesquelles s’appuie la Haute Autorité de Santé mettent en évidence une corrélation positive entre le fait de travailler et l’espérance de vie en santé cinq ans après un cancer.

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Pascale Levet

Article co-écrit par Pascale Levet, professeure associée en sciences de gestion à l’iaelyon School of Management et Rachel Beaujolin, professeure en management.