L’indice Boursier Régional iaelyon – Université Jean Moulin en nouveau recul de 3,09% en novembre


En nouveau recul de 3,09% en novembre, il perd ainsi 19,15% en onze mois ! Les valeurs petites et moyennes ont souvent vécu une difficile année.

L’indice régional iaelyon – Université Jean Moulin poursuit sa baisse en novembre de 3,09%. L’Indice Financier Européen IFE 15 de son côté perd en novembre 1,10%, portant son recul à 9,15% depuis fin décembre 2017. Les bourses mondiales avaient connu un mois d’octobre bien difficile, le CAC 40 s’étant replié alors de 7,28%. En novembre le processus baissier s’est poursuivi mais il fut moindre : – 1,76% en fin de compte, portant la baisse du CAC 40 sur les onze derniers mois à 5,81%.

De son côté le CAC Small a perdu dans le même temps 19,18%. Les valeurs petites et moyennes pour la première fois depuis 2011 ont eu des performances moindres que les grandes valeurs du CAC 40… L’explication est toute simple : les valeurs petites et moyennes avaient beaucoup monté ces dernières années. Sur les marchés le sentiment anxiogène s’est accru, conséquence du risque protectionniste américain. On aurait pu penser que l’environnement national davantage présent dans ces entreprises aurait pu les protéger, mais de nombreux fonds ont connu dernièrement un processus de décollecte, ce qui en période de stress renforcé conduit les investisseurs à davantage privilégier les grandes valeurs. Plus concrètement sans doute les valeurs moyennes étaient devenues trop chères, ce qui aurait en-trainé une sorte de rééquilibrage brutal, avec des excès inévitables. Les investisseurs peuvent renoncer à des valeurs décotées, mais de bonnes affaires peuvent y être trouvées. On peut aussi miser sur des actions pouvant faire l’objet d’une OPA (Offre Publique d’Achat).

Si l’indice régional iaelyon – Université Jean Moulin avait très bien débuté cette année, il a subi neuf mois de baisse jusqu’ici : durant les six derniers mois il a reculé de 18,8%. Pourtant sur cinq années l’indice régional s’était apprécié de 31,5%, et sur dix ans de plus de 185% ! Pour comparer, le CAC 40 il y a six mois avait chuté de 7,3%, mais par contre sur cinq ans il a progressé de 16,8%, et même sur dix ans de 62,4%. L’indice CAC Small (petites capitalisations) avait perdu 19,3% en six mois, mais durant les cinq an-nées écoulées il gagnait 49,2%, et sur les dix dernières années 178,8%. L’indice Mid & Small (moyennes et petites capitalisations) – sur 5 et 10 ans respectivement – parvenait à +46,3% et à 188,9%, chiffres du même ordre. Le mois de décembre, grâce à un apaisement des tensions commerciales Etats-Unis–Chine, a très bien débuté sur les principales Bourses, même si la hausse s’est par la suite tassée : certes toutes les incertitudes n’ont pas été levées, mais les Etats-Unis et la Chine ont pris la décision de ne pas imposer sur les importations de nouveaux droits de douane, et de trouver un accord sur le commerce dans les 90 jours.

Le monde évolue plus vite, et prend conscience

La Directrice Générale du Fonds Monétaire International Christine Lagarde dans un récent entretien accordé au quotidien Les Echos critiquait le rôle des élites mondiales, tout en insistant sur le contraste avec la crise de 2008 : à l’époque « il y a eu une conscience aiguë de ce qu’il fallait faire » ; aujourd’hui ce n’est pas le cas. Le FMI plaide pour une ouverture accrue des marchés, une globalisation respectant davantage les règles du jeu et une concurrence équitable.

Elle ajoute : « Les centres de risques ne sont plus les mêmes » qu’il y a dix ans. « Le secteur bancaire est relativement sécurisé, et les risques se sont déplacés à la périphérie du système ». L’endettement global a bien progressé, atteignant 220% du PIB mondial, soit 60% de plus qu’il y a dix ans (c’est-à-dire 182.000 milliards de dollars). Quatre moyens pour alléger la dette : « l’inflation, la croissance qui permet de réduire les déficits, l’ajustement budgétaire et…la restructuration ». En France les manifestations des « gilets jaunes » sont apparues et se sont développées, à Paris et en province. La crise politique qui en résulta nécessitait des décisions fortes.

Retenons aussi que le pétrole vient de connaître son « pire » mois depuis 2008, le prix du baril ayant reculé de plus de 30% depuis le pic atteint début octobre ! Le 3 décembre, suite au G 20 qui vient de se tenir à Buenos Aires les principaux tarifs ont beaucoup grimpé, le brent – référence européenne – a atteint 62,60$ en montant de plus de 5%… Deux jours plus tard les principales bourses européennes dans le sillage de Wall Street se retrouvent dans le rouge (-3%), avec d’un côté la tendance à l’inversion de la courbe des taux aux Etats-Unis annonciatrice d’une entrée en récession à un horizon de 12 à 18 mois (même si le caractère prédictif de cette tendance apparaît moins évident qu’auparavant), et par ailleurs quelques doutes sur le front du commerce.

Bref nous sommes à moins de quatre semaines de la fin d’une année pleine d’imprévus de tous types. Ce qui apparait c’est que la prudence demeure encore aujourd’hui comme un facteur essentiel à respecter.

> Le graphique : évolution depuis 6 ans

* En septembre 1986 fut créé l’indice boursier régional « iaelyon / BNP PARIBAS », dénommé depuis juillet 2004 « iaelyon – Université Jean Moulin ». Cet index est très vite devenu une référence incontournable sur l’activité économique des entreprises régionales. En 2016, il regroupe toujours 80 actions (Euronext, Alternext).


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