Des modèles de réussite féminins pour réduire l’autocensure dans l’accès au crédit

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En dépit de remarquables progrès ces vingt dernières années, les femmes cheffes d’entreprise demeurent moins susceptibles de demander un crédit bancaire que les hommes.

Or, l’accès au crédit reste un élément clé pour soutenir la performance et la croissance d’une entreprise en lui permettant de saisir des opportunités d’investissement et de faire face aux aléas économiques.

Ce moindre accès au financement réduit la contribution des entrepreneures à l’économie, notamment en matière de création d’emplois, de réduction de la pauvreté et de croissance économique. Cela affecte également leurs revenus personnels, constituant ainsi un obstacle à l’égalité des sexes.

Une autocensure injustifiée

Pourquoi les femmes entrepreneures sont-elles moins enclines à demander un emprunt à la banque ? L’une des raisons est qu’elles s’abstiennent de déposer un dossier parce qu’elles s’attendent à être discriminées et à voir leur demande d’emprunt refusée ou limitée.

La littérature existante souligne pourtant que cette anticipation est souvent erronée : une large partie des demandes de prêt de ces femmes aurait bien été accordée si elles en avaient fait la requête. Aux États-Unis, il y aurait ainsi deux fois plus d’emprunteurs découragés que de demandeurs rejetés (femmes et hommes confondus). Pour les économies émergentes en Europe de l’Est et en Asie, ce phénomène est encore plus exacerbé. Pour chaque demandeur rejeté, il y aurait trois emprunteurs découragés.

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Article co-écrit par Paul-Olivier Klein, Maitre de Conférences en Finance, iaelyon School of Management – Université Jean Moulin Lyon 3, Jérémie Bertrand, Professeur de finance, IÉSEG School of Management et Caroline Perrin, Postdoctorante, Université de Strasbourg.