L’INDICE BOURSIER RÉGIONAL iaelyon – Université Lyon 3 s’interroge sur les nouvelles orientations qu’il faudrait peut-être y apporter.


L’indice Boursier régional iaelyon – Université Jean Moulin a été créé voici 35 ans ! Plus précisément à fin septembre 1986. Depuis de nombreuses années je suis même devenu auteur régulier de « sa » parution mensuelle sur Le Tout Lyon, puis sur le Blog Think Large de l’institut d’Administration des Entreprises de Lyon.

Il fut calculé ainsi chaque mois, et publié de même, regroupant au total quatre-vingt valeurs, de diverses tailles : petites, moyennes et grandes, images des entreprises de notre région Rhône – Alpes, élargie à l’Auvergne depuis ces dernières années, mais dans les faits un peu plus étendue dès l’origine pour des motifs historiques, voici donc plus d’un tiers de siècle … Indice de capitalisation boursière tenant compte des secteurs d’activité, mais aussi du poids et des évolutions sectorielles et globales de chacune des actions retenues, il correspond aux contours économiques et humains de notre région, deuxième région de France par son importance.

Instauré sur un constat simple, mais concret, l’indice régional a été imaginé par un accord conclu d’une part entre l’Université Jean Moulin Lyon 3 – et l’Institut d’Administration des Entreprises de Lyon -, et d’autre part la Banque Nationale de Paris, Direction Régionale. J’en fus depuis lors un élément permanent.

Des évolutions plus ou moins marquées se sont depuis naturellement produites, mais les grandes structures et fondements fixés ont toujours été scrupuleusement respectés. C’est cela qui explique sa longévité, et dans le même temps ce qui a su gagner la reconnaissance dont il a toujours été l’objet jusqu’à aujourd’hui.

Je préciserai que quelques mois plus tard, profitant des enseignements retirés, je mettais en place l’Indice Financier Européen IFE 15 (IFE 15), correspondant aux grandes bourses européennes, avec une cotation en continu …

J’ai pensé pourtant qu’il serait bon que je suspende là les recherches jusqu’ici conduites…, pour adopter le recul souhaitable, tout en profitant du bon sens acquis et tenir compte de notre positionnement particulier spécifique.

Bref, restons clair, il fallait bien dans le contexte présent prendre une telle décision, celle-ci demandant d’être retenue dans le monde actuel, pour être mieux maîtrisée. La pandémie que nous venons de vivre, nous montre que ce fut une occasion unique de refaire le point sur des bases à la fois assainies et rénovées, tout en demeurant sages.

Dressons quelques enseignements qui se trouvent bien renforcés par l’actualité… 

  • Au début de la crise du Covid 19, la formule du Président de la République Emmanuel Macron « le quoi qu’il en coûte » avait bien marqué les esprits, mais il revenait au ministre de l’Economie et des Finances de l’enterrer il y a peu à la Rencontre des entrepreneurs de France, avec l’Université d’été du Medef : « durant la crise sanitaire, nous n’avons pas compté l’argent public, parce que c’était responsable de le faire. Maintenant que l’économie française redémarre, et que nous avons des perspectives de croissance à 6%, « le quoi qu’il en coûte », c’est fini ». 
  • Ces toutes dernières semaines les discussions de la Banque Centrale Européenne sur les achats d’actifs dans le cadre du programme d’achats d’urgence devant la pandémie étaient abordées, mais les ajustements étaient réduits : il s’agissait tout juste d’un recalibrage des achats d’actifs financiers selon les termes mêmes de sa présidente Christine Lagarde après le Conseil des gouverneurs du 9 septembre dernier, et non pas d’un tapering, entendez d’une diminution graduelle par rapport au début de l’année. Cela vise à bien montrer qu’il ne s’agit pas d’un virage dans la politique monétaire, de nouveaux ajustements restant possibles « si on les jugeait nécessaires ». Enfin la BCE dans son communiqué final ne fait plus référence à l’objectif de stabilité des prix : apportant 100 milliards d’euros chaque mois, elle pourrait en ramener le montant mensuel à 60 milliards dès le deuxième trimestre 2022.
  • L’accélération de l’inflation est un sujet sensible pour les banques centrales : en zone euro 3,4% en rythme annuel en septembre… L’inflation est à son plus haut niveau en France sur dix ans à fin septembre, selon l’Insee : la hausse des prix de l’énergie est à l’origine de l’augmentation de l’inflation dans notre pays, comme dans d’autres pays d’ailleurs (4,1% en Allemagne – du jamais vu depuis 1993 – ; ou 3% en Italie) ; sur les douze derniers mois d’après l’Insee les prix de l’énergie ont grimpé de 14,4%. La volatilité sur les marchés boursiers est de retour, ce qui ne veut pas forcément dire que la tendance haussière va s’arrêter.
  • Malgré ses efforts la Bourse de Paris a reculé le 30 septembre à 6520,01 points, mais sur l’ensemble du mois la baisse atteint 2,4%, quand sur le troisième trimestre la hausse se limita à 0,19% ! En août il convient de préciser que le Cac 40 était proche de son record historique de septembre 2000 à plus de 6.900 points !…  
  • On retiendra ces derniers temps que des valeurs moyennes cotées sont ressorties grandies de la difficile période que nous venons de traverser pendant de longs mois. Un point qui mérite réflexion.
  • L’indice Boursier Régional iaelyon – Université Lyon 3 a donc gagné 12,6% au cours des trois premiers trimestres 2021. Un très bon score ! Sur 35 ans la performance méritait d’être soulignée, et compte tenu de ses bases solides, elle devrait perdurer : +6,84% en moyenne par an, sans tenir compte de la hausse des prix (le niveau atteint au 30 septembre est de 10.115,41 points). Toutefois au niveau mondial, le FMI devrait être conduit prochainement à réviser à la baisse ses chiffres de croissance, compte tenu pour quelque temps d’une inflation montante.

      Merci de m’avoir lu.

Dr Alain TESTON
Directeur Honoraire iaelyon – Université Jean Moulin


> Evolutions  mensuelles depuis l’origine : de fin septembre 1986 à fin septembre 2021

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