Si les marchés financiers se reprennent peu a peu, le chemin restant à parcourir est semé de difficultés économiques et sociales


L’indice iaelyon – Université Jean Moulin était en recul depuis le début 2020 de 27,1% à fin mars, avant de remonter et de réduire ses pertes à 12,3% à fin juin

Depuis plusieurs mois, à travers les pays, le coronavirus s’est accompagné d’un nombre de victimes relativement élevé.

La dernière note de conjoncture publiée par l’Insee le 8 juillet fait état d’une prévision de recul du PIB français de 9% sur l’ensemble de l’année 2020, mais il y aurait au troisième trimestre un rebond de 19%, puis de 3% au dernier trimestre. La Banque de France tablait alors sur 10% de repli en raison de la pandémie, et le gouvernement français sur un effondrement de 12%.

On rappellera que dans son point de conjoncture du 7 mai, l’Insee pensait que la crise sanitaire engendrerait en France une activité économique abaissée de 33%, et une destruction nette d’emplois de 450.000 personnes.

Le FMI a indiqué fin juin que « La pandémie de Covid 2019 a eu un impact plus négatif sur l’activité pendant la première moitié de 2020 qu’anticipé, et la reprise se dessine de façon plus graduelle que prévu auparavant ». Ainsi le monde devrait subir une récession de 4,9% cette année selon ces prévisions récentes, soit 2% de moins qu’on ne le pensait deux mois plus tôt. Pour la première fois de l’histoire toutes les régions du monde seraient concernées en 2020, exception faite de la Chine dont la croissance serait simplement plus faible.

Les économies développées sont touchées fortement, les États-Unis affichant une contraction de 8%, et la zone euro de 10,2%. La France figure en queue de peloton (-12,5%), quand l’Italie et l’Espagne font chacune -12,8%.

Le PIB de l’Union européenne devrait chuter en 2020 de 8,3% (au lieu des 7,4% prévus), avant de rebondir l’an prochain à 5,8% (6,1% espérés voici deux mois), d’après les toutes dernières prévisions publiées par la Commission européenne.

Bref, le choc est catastrophique pour le marché du travail mondial, le Bureau international du travail ayant évalué pour le deuxième trimestre le cumul des heures non travaillées, soit l’équivalent de la destruction de 300 millions d’emplois à temps plein… En nombre d’heures travaillées, la perte est dix fois plus importante que celle enregistrée lors de la crise de 2008.

A fin juin, le CAC 40 clôture à 4935,99, en recul de 17,43% depuis le début de l’année. Les 5000 points sont difficiles à franchir, surtout durablement. Le 10 juillet le CAC atteint ainsi 4970,48 soit – 16,85%… L’indice régional résiste finalement plutôt mieux que le CAC 40.

Les autres marchés financiers sont globalement dans le rouge, le SMI suisse reculant de 5,38%, le Dax allemand de près de 7%, l’AEX néerlandais de 7,4%… quand le Dow Jones perd 10,4%.

L’environnement économique et financier

Après le deuxième tour des élections municipales françaises qui avait été fixé fin juin, Jean Castex, Magistrat à la Cour des comptes, fut nommé Premier Ministre, succédant à Édouard Philippe. Il était jusqu’ici peu connu du grand public, même s’il s’était vu très récemment chargé de réfléchir aux scénarios pour la sortie du confinement prévue au 11 mai.

On relèvera qu’en France la consommation des ménages en biens a bondi en mai de 36% par rapport à avril, avec le déconfinement. De plus en juin le moral des ménages est quasiment revenu à la moyenne de long terme. L’Observatoire Français des Conjonctures Économiques (OFCE) a même estimé à 75 milliards d’euros l’argent accumulé par les Français entre le 17 mars et le 5 juillet, avec bien entendu des écarts importants suivant les secteurs. Ce qui va être déterminant c’est la manière dont cet argent sera dépensé, et qui servira pour le rythme de la reprise. Christine Lagarde, Présidente de la Banque Centrale Européenne, a déclaré il y a quelques jours que, même si le pire de la crise est derrière nous, il faudra du temps pour que l’épargne accumulée puisse se répercuter sur des investissements et des dépenses plus conséquentes.

Quelles stratégies adopter après le covid-krach ?

Nous avons indiqué quelques performances boursières au cours de ces six premiers mois de l’année. Il y a eu le décrochage de mars, avec une chute spectaculaire du CAC 40, puis les Bourses mondiales, à des degrés variés, ont vécu une plus ou moins spectaculaire remontada depuis fin mai : cependant le CAC 40 reste nerveux, et agité comme on a pu le ressentir. Toutefois ce qui est favorable c’est le contexte dans lequel les marchés actions évoluent, bénéficiant des taux d’intérêt très bas. Même si les actions sont devenues volatiles, il faut se faire une raison dans ses choix, et rester proactif.

Les risques associés aux prévisions sont très importants et difficilement appréciables, ce qui peut minorer l’avis donné sur un indice aujourd’hui, sachant qu’à compter de samedi 11 juillet, c’est la fin de l’état d’urgence sanitaire. Ajoutons que les tensions géopolitiques menacent de revenir au premier plan, même si jusqu’ici elles influencent peu le marché.


> Le graphique : évolutions mensuelles sur 5 ans