Pourquoi et comment repenser l’idée d’avenir ?


« Il est bien assez temps de penser à l’avenir quand il n’y a plus d’avenir » expliquait l’essayiste George Bernard Shaw. Depuis la critique de l’idéalisme d’Hegel par Nietzsche, deux idées semblaient s’opposer frontalement : celle d’un progrès inéluctable de l’humanité dans l’Histoire (Hegel) à une position antimoderne voyant progrès et régression comme les deux faces d’une même pièce (Nietzsche). Les frontières de cette dichotomie apparaissent aujourd’hui plus floues que jamais, et l’idée d’avenir demeure en crise.

Non pas que nous n’aurions plus de futur, mais plutôt, d’après le philosophe des sciences Étienne Klein, que « victime de notre vacuité projective, il est devenu très difficile à envisager, à dévisager ».

Ainsi s’agirait-il plutôt de la marque d’un changement d’époque. À l’utopie du progrès, héritée de la promesse des Lumières, aurait succédé une forme de dystopie caractéristique de notre monde post-moderne. Changement climatique, raréfaction de la diversité et de la disponibilité des ressources naturelles, ou encore surpopulation semblent en effet aujourd’hui être les principaux marqueurs d’un futur peu engageant pour l’Humanité. Comment en est-on arrivé là ?

La fin de la croyance en l’idée de progrès

Au Siècle des Lumières, une perception linéaire du temps ouvrait la possibilité de penser un futur différent du présent. Pour agir dans le sens souhaité, le futur désiré devait néanmoins être configuré. L’idée de progrès implique par conséquent le dessin d’un futur crédible et désirable. Pourtant, la remise en cause de la croyance au progrès s’est progressivement généralisée tout au long du XXe siècle.

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