L’indice Boursier Régional iaelyon – Université Jean Moulin recule de 7,61% en octobre


L’indice régional iaelyon – Université Jean Moulin perd 7,61% en octobre, dans un processus de repli différencié. Depuis fin 2017 il a décroché de 16,56%. L’Indice Finance Européen IFE 15 de son côté chute en octobre de 6,42%.

Le Cac 40 a connu lui aussi un mois d’octobre fortement baissier – en repli de 7,28% -, même s’il termine le mois un peu mieux orienté : il s’agit quoi qu’il en soit de sa plus mauvaise performance depuis août 2015. Depuis le début de l’année il est désormais en recul de 4,12%… De son côté le CAC Small a perdu en dix mois 16,54%.

Bref on a appris à redouter le mois d’octobre, mois de turbulences. Les purges des marchés ont touché également les Etats-Unis : le Standard & Poor’s 500 est en repli de 6,64%, un record depuis 2011 ! Le Nasdaq des valeurs technologiques américaines accuse une baisse de 9,2%, du jamais vu depuis novembre 2008 ! Le sursaut relatif en fin de mois traduit dans les faits quelques satisfactions diverses, comme la non dégradation de la note de l’Italie par Standard & Poor’s, ou encore des propos positifs repris par la presse britannique à propos des négociations du Brexit avec l’Irlande du Nord.

Les analystes ont dû se rendre à l’évidence car les cours des actions sur les marchés ne montent pas indéfiniment, comme les grandes corrections boursières dans le passé nous l’ont chaque fois rappelé… Les risques de récession en cas de guerre commerciale ne sauraient être dissipés, la croissance européenne serait moindre, sans mésestimer le ralentissement dans la dynamique chinoise…

Des marchés qui interrogent

Voici un mois nous avions posé une interrogation sur la « rentrée difficile ?», redoutant une période moins aisée durant le mois d’octobre qui vient de s’écouler.

Faisons le point sur l’état des indicateurs macroéconomiques les plus récents :

  • Le chômage en zone euro a atteint 8,1% en septembre, au plus bas depuis novembre 2008 selon Eurostat, alors que dans l’Union le taux était de 6,7%, niveau jamais atteint depuis le début de la série mensuelle sur le chômage en janvier 2000.
  • Le taux d’inflation annuel en zone euro est en octobre de 2,2%, donc en légère progression.
  • La croissance au 3ème trimestre a été de 0,3% dans l’Union Européenne UE28, et de 0,2% en zone euro ZE19 ; sur une année – par rapport au troisième trimestre 2017 – le PIB corrigé des variations saisonnières a progressé respectivement de 1,9% et de 1,7%.

La France a mieux résisté, l’activité ayant rebondi au 3ème trimestre de 0,4% grâce à un rebond de la consommation, et des investissements conséquents de la part des entreprises. Pour le Fonds Monétaire international, les récentes prévisions de croissance mondiale pour 2018 comme pour 2019 ont été abaissées de deux dixièmes de points à 3,7%. « Les récentes statistiques mondiales montrent un affaiblissement tant du commerce international que de l’activité manufacturière et de l’investissement », ce qui pourrait poser la question de la réaction des Etats en cas de nouvelle crise. La croissance de la zone euro a été ramenée à 2%, avec l’Allemagne (1,9%) et la France (1,6%) qui ralentissent.

L’Autorité Bancaire Européenne (ABE) a publié le 2 novembre les résultats des tests de résistance auxquels des banques européennes ont été soumises, faisant apparaître leurs résistances renforcées face aux crises économiques. L’exercice théorique a été confié à 48 établissements de l’Union et de la Norvège, pour établir com-ment ils résisteraient à un retournement brutal de la situation économique – une chute de 2,7% du PIB européen entre 2018 et 2020, et une hausse du chômage. Les résultats montrent qu’aucun établissement est tombé en dessous du ratio plancher de fonds propres durs fixé à 5,5%, mais il est vrai que des fragilités ont été décelées dans des établissements allemands et britanniques.

Sur les 33 banques de la zone euro soumises aux stress tests, 12 banques dont les fonds propres descendraient dans l’hypothèse d’un scenario extrême sous le seuil des 9% doivent renforcer leur bilan, et seront davantage surveillées. Trois banques françaises (sur les six soumises aux tests) figurent dans cette liste, et pas des moindres ! BNP Paribas, Société Générale et La Banque Postale ; mais aussi la Deutsche Bank par exemple. Les banques avec des ratios de fonds propres « durs » inférieurs à 9% dans le scénario extrême représentent à peu près 40% des actifs totaux du secteur en zone euro : elles devraient augmenter leur solidité et renforcer leurs positions de capital.

Tirer parti des leçons du passé

Mardi 6 novembre la Bourse de Paris a été axée sur les élections de mi-mandat aux Etats-Unis (« midterms), sorte de référendum pour ou contre Donald Trump. Suite au verdict des urnes le Président américain Trump devra cohabiter avec les Démocrates à la Chambre des Représentants, mais il conserve le Sénat. Le risque géopolitique ressurgit, sans oublier les niveaux élevés d’endettement : or les gouvernements, comme les banques centrales, ne disposeront pas toujours de moyens suffisants après les années d’assouplissement quantitatif qui s’achèvent, pour solutionner les crises.

La prudence reste aujourd’hui bien entendu conseillée.

 

> Le graphique : évolution depuis 10 ans

* En septembre 1986 fut créé l’indice boursier régional « iaelyon / BNP PARIBAS », dénommé depuis juillet 2004 « iaelyon – Université Jean Moulin ». Cet index est très vite devenu une référence incontournable sur l’activité économique des entreprises régionales. En 2016, il regroupe toujours 80 actions (Euronext, Alternext).

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