L’Indice Boursier Régional iaelyon – Université Jean Moulin en hausse de 3 ,27% en février


Autrement dit, en trois mois l’indice boursier régional iaelyon – Université Jean Moulin a gagné  10,83%, grâce à la hausse de 6,73% observée en décembre.  En février l’indice iaelyon a ainsi gagné 3,27%, quand le CAC 40 est en hausse de 2,31% et le Mid & Small de 2,74%. Le CAC 40 a peiné à franchir la barre des 4900 points, mais le 1er mars il s’envole de 2,10% jusqu’à 4960 points en clôture, son plus haut niveau depuis novembre 2015. Pour parler simple, le CAC 40  a subi ces derniers temps des stagnations sans fin, puis des hausses qu’on n’attendait plus, une évolution « en marche d’escalier »…vers la proche barre symbolique des 5000 points ! L’indice financier européen IFE 15 a également connu un bon mois de février, avec un gain de 2,5%.

LA POURSUITE DE L’EXPANSION

En publiant ses prévisions économiques, la Commission Européenne constate dans la zone euro une poursuite de l’expansion : en France +1,2% en 2016, et +1,4% en 2017, ce qui devrait permettre des rentrées fiscales accrues et un déficit public allégé. Respectivement dans la zone euro +1,7% en 2016 (+1,6% aux Etats-Unis), +1,6% cette année, et +1,8% en 2018. Les déficits publics devraient reculer en 2017 à 1,4% pour la zone euro mais à -2,9% dans le cas de la France ou -3,5% pour l’Espagne (mais +0,4% pour l’Allemagne), en bien précisant aussi que les risques sont davantage élevés. Le taux de chômage pour la zone euro devrait reculer d’ici à 2018 à près de 9% de la population active…

L’économie de la zone euro ressort comme (très) dynamique à la lecture des activités des entreprises du secteur privé – avec un suivi régulier de la part de l’Institut Markit -, ce qu’on n’avait plus jamais observé depuis le printemps 2011 : l’indice PMI composite s’est situé à 56 points pour la zone euro en février 2017, la barre des 50 traduisant une stagnation. Sur ces bases la croissance devrait être de 0,6% pour le premier trimestre. Le climat des affaires en France reste bien orienté d’après l’Insee. La confiance des industriels français a gagné 1 point (à 107 points), nouveau record depuis juin 2011. Mieux encore, les chefs d’entreprises interrogés sur leur vision de l’avenir, se déclarent optimistes, comme on ne l’avait jamais autant constaté depuis début 2008 ! Bref, aussi la zone euro retrouve de l’élan, ayant bénéficié de la politique monétaire ultra-accommodante combinée à une politique budgétaire non restrictive. L’amélioration observée est incontestable, même s’il y a encore beaucoup à faire. Ce qui peut nous importuner c’est le risque politique, non appréhendé dans sa pleine dimension. L’assouplissement quantitatif européen (QE, quantitative easing) de la Banque Centrale Européenne, initié en mars 2015, a été maintenu jusqu’en décembre 2017, mais avec un volume d’achats mensuel ramené à 60 milliards dès avril, il restait susceptible d’être augmenté si besoin est. Globalement le succès fut au rendez-vous, les taux longs ayant baissé à des plus bas historiques, l’activité économique fut soutenue et la déflation rejetée. L’inflation est remontée à 1,8%.

D’un autre son côté on prédit  un relèvement des taux de la Réserve Fédérale américaine dès sa réunion des 14 et 15 mars 2017. Quant aux dividendes versés par les 1200 plus grandes sociétés du monde ils n’ont pas évolué ces deux dernières années restant aux alentours de 1154 milliards de dollars. L’explication réside dans la réalité de limitation des profits aux Etats-Unis depuis deux ans. Au contraire en France et en Europe – à l’exception du Royaume-Uni -, leur progression s’est renforcée…  Par ailleurs le rapprochement entre le London Stock Exchange et la Deutsche Börse apparaît dès à présent compromis, alors que la décision est attendue le 3 avril… Les autorités européennes de la concurrence avaient demandé le 16 février que la Bourse de Londres cède sa participation de 60% dans la plate-forme italienne MTS, spécialisée dans les transactions sur les obligations d’Etat : la date limite a été fixée le 27 février, mais le LSE n’a pas souhaité répondre…

Cela nous rapproche des conséquences du Brexit. La Commission européenne devrait être attentive avant la délivrance des régimes d’équivalence à la finance britannique, car cela se fait à sa discrétion. Un rôle accru incombera aux Autorités de Supervision européennes (ESA), avec la possibilité de contrôles appropriés au sein des établissements financiers. L’idée est de garantir une intermédiation européenne…

UNE REDISTRIBUTION DES CARTES

Ce qu’il faut bien comprendre c’est que nous sommes désormais à une période charnière, avec des changements significatifs dans l’espace et dans le temps. La campagne présidentielle s’amorce en France, suivie des élections législatives. Les programmes électoraux des candidats constituent une étape décisive, mais on est face à des changements importants. L’Europe va vivre en 2017 des élections cruciales, en ce sens que les résultats pourraient bien toucher la dynamique de l’Union Européenne, avec la poussée des partis eurosceptiques. Bruxelles souligne aussi la dette chinoise élevée et en augmentation.

Dr Alain TESTON, Directeur Honoraire iaelyon School of Management

* En septembre 1986 fut créé l’indice boursier régional « iaelyonn / BNP PARIBAS », dénommé depuis juillet 2004 « iaelyon – Université Jean Moulin ». Cet index est très vite devenu une référence incontournable sur l’activité économique des entreprises régionales. En 2016, il regroupe toujours 80 actions (Euronext, Alternext).

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