L’Indice Boursier Régional iaelyon – Université Jean Moulin baisse de 1,63% en novembre


L’indice boursier régional iaelyon – Université Jean Moulin vient de vivre un mois de novembre, as-sez inégal, surtout durant la première quinzaine avec un recul de 4,32% ! Sur l’ensemble du mois, la baisse a été ramenée cependant à 1,63%, la hausse en onze mois ayant été en fin de compte limi-tée à 18,77%.

Le Cac 40 perd en novembre 2,37%, ce qui ramène sa hausse à 10,5% depuis le début de l’année. Le Cac Mid & Small fait mieux sur l’année, gagnant 20,89%. L’Indice Financier Européen IFE 15 a connu aussi un recul au mois de novembre de 2,1%, ce qui ramène sa progression à +10,27% depuis fin 2016.

Croissance et risques croissants

Le Fonds Monétaire International, la Commission Européenne, puis l’OCDE ont noté l’accélération de l’activité économique dans le monde. Depuis 2010 le rythme d’expansion n’avait jamais été aussi fort, ce qui correspond aux politiques économiques de relance après la récession de 2008/09.

L’expansion mondiale a progressé en 2017 de 3,6%, l’an prochain ce sera de 3,7%, et en 2019 de 3,6%. L’Allemagne reste le moteur de la zone euro, suivie par la France pour laquelle la barre de 1,8% vient tout juste d’être atteinte. Le PIB de la zone euro ne devrait progresser que de 2,1% en 2018. Tout cela n’est pas mal du tout, c’est vrai, mais des risques croissants pèsent sur l’économie mondiale. Les entreprises et les ménages sont de plus en plus endettés :

  • Pour ces derniers la dette est ainsi passée de 80% de leurs revenus en 1995 à 140% dix ans plus tard ! Il s’ensuit que les ménages dépendent de l’évolution des taux d’intérêt, ce qui conduit à une envolée (différentielle) des prix de l’immobilier. Le danger est réel si jamais les taux d’intérêt remon-taient. Sur cette question le taux moyen des crédits immobiliers – hors assurance – a été de 1,54% en no-vembre dernier, en très léger recul, mais le plancher avait été atteint voici tout juste un an. Au pre-mier trimestre 2018, les taux devraient garder leur attractivité ! Le problème c’est que les prix im-mobiliers augmentant, la demande plafonne : ce sont les ménages les moins aisés – avec des ap-ports limités – qui seront les premiers concernés, et aussi les primo-accédants. L’Organisation de Coopération et de Développement Economique a saisi cette occasion pour rap-peler que les bulles immobilières précédent les grandes récessions économiques.
  • Pour les entreprises, il en résulte un décalage avec l’accroissement du capital productif. Les en-treprises vont également être dépendantes des marchés financiers, pas forcément à l’écart des turbulences.

Dans sa revue de stabilité financière la Banque Centrale Européenne fait part de ses craintes : « la croissance économique soutient la stabilité financière, mais les marchés sont vulnérables à une hausse soudaine de la volatilité », précisant que « les risques d’une réévaluation des primes de risque au niveau mondial demeurent importants », et on trouve bien présent le terreau « pour des fortes corrections des prix des actifs dans le futur »… Il faut agir : l’OCDE préconise que soient prises des mesures budgétaires et fiscales pour réduire les vulnérabilités consécutives à un endettement excessif des ménages. Côté entreprises, il faudrait faire en sorte que la fiscalité soit moins favorable à l’endettement…

Que penser de l’envol de la devise cryptographique ?

Entendez du bitcoin, objet récent (mais pas nouveau) de nombreux articles. La monnaie virtuelle valait en début d’année 1000 dollars, mais elle en vaut désormais aujourd’hui plus de 12000, ayant franchi le 29 novembre le niveau symbolique des 10.000 dollars…Créé en 2010 le bitcoin a vu en fait son prix multiplié par 30.000.

Mais le bitcoin ne dépend d’aucune institution, banque voire entreprise, et il est devenu la 30ème monnaie mondiale (200 milliards de dollars), commençant à susciter un intérêt pour des régulateurs nationaux et les banques centrales, soucieux des risques de l’amplification de son développement. Bref le bitcoin n’est pas un investissement comme les autres, mais il serait peut-être en train de le devenir, comme on a pu l’entendre à une conférence venant de regrouper des professionnels de l’investissement à New York. Les devises électroniques attirent, un peu comme il y a eu au 17ème siècle une spéculation sur les bulbes de tulipe, ou bien plus récemment en 2000 la bulle internet de la « nouvelle économie ».

Le succès du bitcoin repose en fait sur une invention ingénieuse, le blockchain, procédé d’enregistrement décentralisé de transactions assimilable à un livre comptable public, horodaté, support des transferts de propriété sur internet. Malgré tout, des risques techniques et technologiques par exemple existent, sans passer sous si-lence la volatilité et l’aspect aléatoire ou spéculatif de cet actif particulier, qui correspond malgré tout aujourd’hui à moins de 3% de la base monétaire mondiale…

Une fin d’année à suivre

Euronext pour 137 millions d’euros a racheté la Bourse de Dublin (The Irish Stock Exchange, ISE), se positionnant comme l’opérateur le plus évident de l’après Brexit en ajoutant Dublin à Paris, Ams-terdam, Bruxelles et Lisbonne. Chacun sait aussi que Paris a remporté le siège de l’Autorité ban-caire européenne jusqu’ici à Londres. Tout va mieux, mais la prudence reste bien sûr de mise…

> Le graphique : évolution de l’Indice boursier régional depuis 3 ans

* En septembre 1986 fut créé l’indice boursier régional « iaelyonn / BNP PARIBAS », dénommé depuis juillet 2004 « iaelyon – Université Jean Moulin ». Cet index est très vite devenu une référence incontournable sur l’activité économique des entreprises régionales. En 2016, il regroupe toujours 80 actions (Euronext, Alternext).

Laisser un commentaire