L’INDICE BOURSIER RÉGIONAL iaelyon – Un été presque sans changements, mais volatil. Un recul limité à moins de 2% durant les deux mois d’été


L’indice régional iaelyon – Université Jean Moulin avait vécu un très bon premier semestre 2019. Mon commentaire de début juillet indiquait que « l’environnement pousse à être plutôt confiant ». Le mois de juillet aurait voulu garder la même tendance (mais -0,05%), tandis qu’août s’est terminé sur un recul de 1,92%. Depuis le début de l’année la hausse reste bonne, avec un gain rassurant de 14,44% !

On n’aura pas oublié pour autant que les marchés ne sont pas partout restés un long fleuve tranquille. Quelques exemples vécus au mois d’août : la Bourse de Buenos Aires a perdu ainsi 38% le lundi 12 août, et le peso argentin a chuté de 19% vis-à-vis du dollar ; aux États-Unis sur le marché obligataire le taux à deux ans est passé au-dessus du taux à dix ans, or il est anormal de rémunérer mieux un placement à court terme qu’à moyen terme. Ce type d’anomalie peut être un signe précurseur de récession ; sans oublier les tensions et la crise répétée à Hong Kong… 

A l’examen on constate sur le graphique des évolutions au cours des dix années les plus récentes que l’indice iaelyon – Université Lyon 3 a progressé pendant cette période de 145%… A la fin de ce mois l’indice iaelyon – Université Jean Moulin fêtera ses 33 ans !

Le CAC 40 a progressé en huit mois de 15,85%, et a traversé aussi convenablement l’été, alors même que la guerre commerciale sino-américaine a été davantage agressive dès le début du mois d’août. Des zones d’ombre persistent, mais récemment elles se sont quelque peu atténuées. Au cours de la première semaine de septembre le CAC a regagné 2,25%. En 2019, jusqu’ici, le CAC 40 a fait mieux que le CAC Mid & Small (+12,1%), nettement plus encore que le CAC Small (4,74%).

Les rentrées indécises

Nous avons atteint une période à risques multiples et durables.

Les banques centrales américaine et européenne au cours de l’été n’ont pas caché leurs intentions. Ainsi la Réserve Fédérale a abaissé de 25 points de base son taux cible des fed funds, ramenant la fourchette à 2-2,5%, inédit depuis plus de dix ans ! Elle a indiqué aussi qu’elle mettait un terme à la réduction de son bilan. Bref du nouveau en 2019.

La Banque Centrale Européenne avait quelques jours plus tôt fait part de nouvelles mesures pour la rentrée : baisse des taux directeurs, et relance des assouplissements quantitatifs. Plus encore le gouverneur de la banque centrale finlandaise (membre de la BCE) Olli Rehn, précisait que les dispositions dépasseraient les attentes des investisseurs, car les marchés financiers ne peuvent pas être déçus. Le 12 septembre on attend donc les décisions concrètes de la BCE. Jusqu’où pourrait-elle aller ? D’ores et déjà certains prédisent une baisse plus forte des taux d’intérêt déjà négatifs, quitte à mettre en place des seuils dégressifs comme en Suisse pour alléger la charge d’intérêt dépassant 7 milliards par an sur les banques. La BCE pourrait aussi cibler des obligations d’entreprises privées à haut rendement (les high yield) et risquées.

En France l’État profite de taux historiquement bas pour lever sur les marchés financiers des sommes élevées sur le long terme. Le contexte est particulier dans notre cas, même si les pays de la zone euro sont concernés : en 2019 notre besoin de financement atteint 237 milliards d’euros, avec un taux moyen de 0,21% pour les emprunts sur les marchés, contre 0,53% l’an dernier. L’évolution à long terme est difficile à évaluer, et on pourrait redouter un retournement possible de situation. Mais ce sont les banques et les assureurs qui ressortent affaiblis.

Rappelons que fin octobre Mario Draghi laissera sa place à Christine Lagarde, directrice générale sortante du Fonds Monétaire International (FMI) qui fin août déclarait que « la politique monétaire a besoin de rester accommodante ». C’est vrai, mais il faut en peser le prix réel et les conséquentes induites…

Le Brexit traverse depuis plusieurs mois des phases peu rassurantes. Il serait en passe de devoir être repoussé.

Adoptée par la Chambre des Communes le mercredi 4 septembre, la proposition de loi contraignant Boris Johnson à demander un report du Brexit pour éviter un « no deal », une sortie sans accord de l’Union Européenne, a aussi été votée par la Chambre des Lords le vendredi 6 septembre.

Le texte devait recevoir l’accord de la reine Elisabeth II le 9 septembre – ce qui a été obtenu – pour devenir loi. Le Brexit serait repoussé de trois mois – à compter du 31 octobre – si Boris Johnson ne trouve pas un accord de divorce avec l’Union Européenne d’ici le 19 octobre.

Lundi 9 septembre le gouvernement a soumis au vote des députés une motion convoquant des élections anticipées, la même requête ayant déjà été repoussée la semaine précédente : il fallait les deux tiers des voix pour être adoptée, ce qui ne fut pas le cas. L’activité du Parlement est interrompue jusqu’au 14 octobre. Bref un avenir pas simple à bien des égards.

Il faut rester optimiste, mais être réaliste.

> Le graphique : évolutions indice régional iaelyon de août 2009 à août 2019