L’INDICE BOURSIER RÉGIONAL iaelyon – Le bilan du premier semestre est bon, en hausse de 16,74%. La reprise de 6,13% en juin compense à peu près le recul observé en mai


L’indice régional iaelyon – Université Jean Moulin a vécu un très bon premier semestre 2019, même si en mars il a subi une baisse légère de 1%, mais c’est en mai que la chute fut très nette : -7,68%. En juin 25 actions sur les 80 entrant dans la composition de l’indice apparaissent en recul, plus ou moins différencié. Comme on le constate sur le graphique sur six années, l’indice iaelyon – Université Lyon 3 a progressé de 80% !

Le Cac 40 a progressé en six mois de manière voisine, de 17,09% pour être précis : il s’agit de son meilleur semestre depuis dix ans. En 2019, jusqu’ici, il a fait mieux que le Cac Mid & Small (+14,4%), plus encore que le Cac Small (10,8%).

L’Indice Financier Européen IFE 15 a suivi une évolution assez voisine, gagnant 4,8 % au cours du mois de juin, ce qui porte depuis fin décembre 2018 sa hausse à 14,3%. Le Dow Jones dans le même temps gagnait en dollar 14%.

Des marchés sous contrôle

Bref la baisse (redoutée) du mois de mai a été effacée avec la remontée nette des marchés. Les banquiers centraux ont dopé les marchés.

La Banque Centrale Européenne au Symposium annuel de Sintra, petite ville portugaise près de Lisbonne, a reçu le message de son Président Mario Draghi quatre mois avant la fin de son mandat, le 31 octobre, décidé à agir au niveau des rachats d’actifs comme des taux d’intérêt avec de nouvelles baisses des taux directeurs et des mesures de stimulation si besoin était. Bien sûr les effets sont moindres qu’en juillet 2012, surtout quand on pense au quantitative easing (QE) à l’européenne lancé en 2015, trois années plus tard. On sait aussi que les banquiers centraux ne disposent pas indéfiniment d’armes conventionnelles. La BCE se bat avec une inflation faible, mais aussi principalement gênée par des anticipations d’inflation en recul. Christine Lagarde très récemment nominée pour la Présidence de la BCE, s’est mise en retrait de son poste de Directrice Générale du FMI. Sa candidature, comme celle de l’allemande Ursula von der Leyen comme Présidente de la Commission Européenne, doivent encore être validées par le Parlement Européen.

La Fed le 19 juin a laissé la porte ouverte à une baisse des taux d’ici à la fin de l’année, la réunion des 30 et 31 juillet apparaissant favorable selon les marchés à terme (pouvant être suivie d’une nouvelle détente en septembre). Pour l’heure l’objectif des fed funds est maintenu dans la fourchette 2,25% – 2,5%, niveau estimé trop élevé et pénalisant pour les exportations américaines selon Donald Trump, ce qui a débouché sur un discours plus accommodant du Président Jerome Powell.

Le message « dovish » de la Fed décrit l’orientation politique d’une Banque Centrale : le ton adopté de langage illustre une situation et les implications associées pour les actions. Dans son communiqué final la Fed ne fait plus référence à une attitude « patiente », préférant employer les expressions de « montée des incertitudes » autour des perspectives économiques et la faiblesse de l’inflation.

Les marchés boursiers revivifiés, l’immobilier français confirme la dynamique haussière. Les divers avis recueillis sont euphoriques, faisant apparaître des prix et des volumes d’activité record. A Paris les notaires prévoient que le niveau au mètre carré de 10.000 euros sera en moyenne atteint en août prochain, soit une augmentation annuelle de 7%. Des écarts géographiques sont observés : en six mois les prix ont augmenté en moyenne de 2,9% dans les dix plus grandes villes de France (mais de 1,9% dans les cinquante plus grandes). Les stars – outre Paris – sont Lyon, Nantes et Rennes : Lyon vient en tête avec une valorisation de 10,3% sur un an et de 6,6% pour le premier semestre 2019 !

Le gouvernement dégrade ses prévisions de déficit public de 0,1 point en pourcentage en 2020, 2021 et 2022 par rapport aux chiffres du programme de stabilité du mois d’avril, dans un rapport publié fin juin.

Le taux des obligations d’État françaises à dix ans ont connu le 1er juillet leur plus bas historique (à -0,025%), alors que fin juin le taux observé était égal à zéro. En fait les économistes modifient leur regard sur la dette. Les taux d’intérêt sont à des niveaux de plus en plus bas, ce qui entraîne des interrogations nouvelles sur l’usage qu’on peut en faire : peut-on en profiter pour financer des investissements favorables à la croissance ? à moins de choisir de financer la transition écologique ? La politique budgétaire prendrait une nouvelle dimension, car la contrainte des déficits publics changerait dans son application. Soyons clairs les taux bas diminuent l’urgence de réduire la dette publique. Ces temps récents nous profitons de ces taux bas, l’endettement de la France étant couvert sans réelles difficultés.

Mais combien de temps pourrons-nous rester dans une logique voisine ? L’immobilier a profité aujourd’hui de ces taux en baisse, mais les prêteurs sont mal rémunérés…

Nos perspectives de croissance sont inchangées à 1,4% par an entre 2019 et 2022. Les exportations croîtraient à un rythme soutenu, mais inférieur à 2018 pour cause d’un environnement international un peu moins favorable. Après la fin du G20 qui vient de se dérouler à Osaka au Japon, le mois de juillet a bien démarré sous l’effet positif de la reprise des négociations commerciales entre les États-Unis et la Chine, mais Washington envisage de taxer certains produits européens.

Le prix du pétrole brent a reculé ces cinq derniers jours de 6%, le baril atteignant alors 6236 US$.

L’horizon a besoin de sérénité, mais l’environnement nous pousse à être plutôt confiant. Une certaine prudence est néanmoins nécessaire.

Le climat économique mondial ne semble pas toujours aussi rassurant qu’on pourrait le souhaiter. Les fonds souverains qui investissent des milliards pour le compte des Etats, montrent que les opportunités sur les actions existent désormais dans le non coté, et non plus sur les marchés boursiers, d’après le rapport de l’International Forum of Sovereign Wealth Funds (IFSWF). Ainsi en 2018, deux tiers des transactions sur les actions ont été dans le non coté, à mettre en parallèle avec les 54% de l’année 2017. Une liquidité en baisse, et moins d’actions cotées. Moins d’opportunités proposées sur les introductions en Bourse (17 souscriptions en 2018, au lieu de 38 en 2017), et moins d’affaires attractives sur les marchés boursiers. Les fonds sont davantage intéressés par la santé et les maisons de retraite, avec l’allongement de la durée de vie et le vieillissement de la population en Occident.

Terminons par une bonne nouvelle. Euronext qui gère les places de Paris, de Bruxelles, d’Amsterdam, de Lisbonne et de Dublin a obtenu le feu vert du ministre norvégien des Finances pour le rachat de 100% de la Bourse d’Oslo, pour un montant de 692 millions d’euros. Euronext s’installe ainsi en Europe du Nord, et se renforce sur les métiers en forte expansion du post-marché (compensation, règlement, conservation). Le groupe veut poursuivre ses acquisitions, tout en renforçant sa solidité financière.

> Le graphique : évolution indice régional iaelyon de juin 2013 à juin 2019