L’INDICE BOURSIER RÉGIONAL iaelyon – En hausse de 15,38% depuis fin 2018, après une hausse modérée de 0,77% en novembre.


L’indice régional iaelyon – Université Jean Moulin se trouve dans sa 34ème année ! Après un début d’année excellent, l’indice régional affichait déjà une hausse de 19,1% à fin avril. Le mois de mai ne fut pas bon, et on est revenu sur un gain d’à peine 10%. Depuis, chaque fin de mois, l’indice oscille dans une fourchette de progression par rapport à fin 2018 grosso modo comprise entre 14,4% et 16,7%.

Le CAC 40 classique, en onze mois, a finalement gagné 24,83% : toutefois la progression atteint 28,9% pour le Cac 40 Gross TR qui y ajoute le montant des dividendes versés et réinvestis en actions de ces mêmes sociétés. C’est nettement mieux que le Cac Mid & Small (moyennes et petites capitalisations, avec +16,58%), davantage encore que le Cac Small – petites capitalisations : +11,05%. La Bourse de Paris avait enchaîné ces derniers temps les plus hauts records annuels, en se rapprochant des 6000 points. Il n’empêche que le mois de décembre a connu un recul d’un peu plus de 2% dès lundi, puis de 1% supplémentaire mardi…

On observe que pour la deuxième année consécutive les valeurs moyennes en Bourse, mais aussi les petites se sont globalement comportées moins bien que les grandes, ce qui ne serait pas conforme à la tradition et aux habitudes relevées. Il devenait vrai que leurs sous-performances ne dureraient pas dans les faits plus de deux ans ! La croissance des valeurs petites et moyennes a dépassé en règle générale celle de plus grands groupes, car elles se trouvent sur des niches de marché, et subissent en conséquence une moindre pression concurrentielle. Ajoutons que nombre de ces sociétés sont détenues mais aussi dirigées par leur fondateur, et qu’elles apparaissent comme des cibles potentielles pour les fusions-acquisitions.

Toutefois en 2019 l’incertitude politique et économique a semblé davantage affirmée, ce qui a amené les investisseurs à plus s’intéresser aux valeurs aux revenus récurrents, prévisibles, en croissance, et mieux encore immunisés contre un ralentissement de la conjoncture, même si comparativement elles sont plus chères que les autres. On citera l’exemple des secteurs du luxe et de la technologie, par rapport aux valeurs industrielles ou financières.

Notons que la tendance indiquée serait ces toutes dernières semaines en train de se retourner.


Des opérations en Bourse à différencier

Prenons quatre exemples du moment où nous vivons.

On profitera de l’occasion pour préciser que le lundi 25 novembre LVMH a annoncé l’achat du joaillier américain Tiffany, créé en 1837, en déboursant 135$ par action, sa plus importante acquisition, d’un total de 14,7 milliards d’euros, ce qui correspond à 16,2 milliards $. LVMH veut rapidement relancer cette marque iconique Outre-Atlantique.

Le titre LVMH a beaucoup monté (de plus de 50%), et se situait fin novembre à un niveau de 407,30 euros (-4,08% deux séances plus tard), ayant ainsi rejoint le club des groupes pesant 200 milliards d’euros de capitalisation. En Europe seuls Nestlé, Roche, Royal Dutch Shell et Novartis ont des capitalisations supérieures, ou voisines… En treize ans le poids du luxe a triplé dans l’indice CAC 40, représentant désormais 27% de l’indice…

Par ailleurs notons que la Bourse de Hong Kong vient de vivre une introduction de Alibaba, dont le siège social se trouve à Hangzhou, alors que le titre était déjà disponible à New York, et pourra être échangé sur les deux places…

Autre exemple : à partir du 5 décembre, le géant pétrolier Saudi Aramco sera coté à Riyad. L’Arabie Saoudite espère lever de 24 à 25,5 milliards de dollars en cédant sur les marchés 1,5% du capital de la compagnie pétrolière publique, pour financer la diversification. L’avenir de cette société est sa colossale dépendance à une ressource dont le futur est posé par le réchauffement climatique[1]. Cependant bien que l’Agence Internationale de l’énergie table sur un ralentissement de la croissance de la consommation de pétrole à compter de 2025, celle-ci restera très vive jusqu’en 2040 avec la demande des pays émergents. Bref le problème, s’il existe n’est pas encore pour demain, d’autant que la société est très compétitive.

Ces derniers jours on se rappelle de l’introduction en Bourse de la Française des Jeux. Ce fut un grand succès populaire, la FDJ bénéficiant il est vrai d’une très grande notoriété. L’offre globale correspond à 1,83 milliard d’euros, alors que la demande a excédé 11,5 milliards d’euros, dix provenant des professionnels et 1,5 milliard d’euros des particuliers. Au cours des 25 dernières années les mises de jeux ont annuellement augmenté de 5,2%. La cotation a démarré le 21 novembre, à 23 euros, hypothèse élevée.

Dans guère plus de deux semaines va arriver la trêve hivernale ? La Bourse de Paris retrouve une certaine stabilité, imprégnée d’un regain de volatilité, d’un retour vers des actifs refuges, dans un environnement d’aversion aux risques ? Des contradictions pour se renforcer.

Le jeudi 5 décembre la France côtoie le mécontentement social et la crise politique, comme auraient dit certains en 1995, mais en réalité de manières bien différentes, car notre monde – et le monde – ont évolué, mais a-t-on su vraiment  « grandir » ?


[1] / L’Espagne a pris la place au pied levé du Chili pour la COP25. L’inauguration à Madrid le lundi 2 décembre est un tour de force résultat à la fois d’une volonté politique du gouvernement mais aussi globale que l’on se doit de féliciter, combiné à une grande expérience de l’Espagne dans l’organisation de grands évènements de tout ordre.

> Le graphique : évolutions indice régional iaelyon depuis 2014