L’indice boursier régional iaelyon – Université Jean Moulin avait connu un excellent mois de janvier 2018, en progressant de 5,27%. Le mois de février fut à l’inverse plus difficile : si la première moitié du mois subit une sévère correction de 4,42%, les deux semaines suivantes se sont traduites par une remontée de 1,27% ! Bref sur l’ensemble de février la baisse fut limitée à 3,21%, d’où il découle pour les deux premiers mois de l’année un gain de 1,90%, ce qui finalement est correct. En février, trois quarts des 80 sociétés qui entrent dans la composition de l’indice sont en baisse.
Si le Cac 40 avait gagné 3,2% en janvier, en guère plus de deux jours il s’est retrouvé en-dessous de ses cours de fin décembre. A l’issue des deux premiers mois de l’année, le Cac 40 retrouve son niveau de fin décembre (+0,15%)… Les deux premiers jours de mars s’accompagnent déjà d’une perte de 3,46% ! On se retrouve comme au mois précédent, avec l’aversion pour les actifs à risque, les actions. On ajoutera que le Cac Mid & Small en deux mois a perdu 0,24%… Dans le même temps l’Indice Financier Européen IFE 15 a reculé de 1,2%.
Une certaine fragilité ponctuelle sur les marchés financiers
Le nouveau président de la Réserve Fédérale américaine (Fed), Jérome Powell, lors de son acces-sion à ses nouvelles fonctions, a souligné que le Comité de politique monétaire recherchera l’équilibre en évitant toute surchauffe économique, et en ramenant l’inflation de manière durable à 2% par an. L’économie s’étant renforcée, on pourrait compter sur quatre hausses des taux en 2018, au lieu des trois prévues. La Fed dispose d’un cadre approprié qui fonctionne bien pour gérer les taux d’intérêt, « et le marché le comprend » : les taux remonteront, mais progressivement. Le 1er mars le président Donald Trump annonce une prochaine augmentation des tarifs douaniers sur l’aluminium et l’acier importés aux États-Unis : la posture protectionniste du Président américain conduit à une baisse des grandes places boursières.
Tout cela ne doit pas nous masquer l’essentiel : les réactions boursières des entreprises du Cac 40 furent plutôt favorables quand les comptes 2017 et les perspectives 2018 ont été révélés. Les sociétés moyennes et petites, prédominantes dans notre dynamique région, restent dans un contexte semblable à celui rencontré jusqu’ici. Mais davantage encore, il faut être très attentif et considérer le contexte géopolitique, dans un monde transformé, et qui rappelons-le est en pleine évolution… Luis de Guindos, Ministre de l’Economie espagnol et candidat à la vice-présidence de la Banque Centrale européenne, a pu déclarer que « la politique monétaire n’est pas toute puissante », et que des réformes économiques sont nécessaires « pour améliorer la compétitivité et la productivité en Europe ».
La conjoncture économique est favorable
Depuis plusieurs mois l’environnement économique s’améliore en France, en zone euro et dans le monde, avec des rythmes quelque peu différents. L’Insee vient de revoir en hausse pour 2017, à 2%, la croissance de l’économie française. La politique monétaire restera accommodante en 2018 et 2019, et on peut estimer que les taux d’intérêt devraient rester bas, sauf incident toujours possible. Selon le consensus Bloomberg fin 2018, les économistes tablent sur un euro à 1,25$, bien proche de l’anticipation des investisseurs à 1,26$.
Le baromètre annuel de la Banque de France pour la région Auvergne-Rhône-Alpes a été présenté le 27 février à l’Hôtel de Ville de Lyon sous le titre « un vent d’optimisme souffle », en précisant que « la plupart des indicateurs sont passés au vert en 2017 ».
Trois volets dans cette étude, fort intéressante, bâtie et présentée par la Direction Régionale (Pierre Du Peloux et Stéphane Albert) :
- L’Industrie a vu son chiffre d’affaires augmenter de 5,1% en 2017, après le 1% relevé en 2016, mais le Commerce Extérieur et l’emploi ont encore des progrès à accomplir. Au niveau national la France met un arrêt à son déclin industriel apparu en 2008, mais les investissements restent pour l’heure encore modestes. On notera que les effectifs dans l’industrie en Auvergne-Rhône-Alpes se sont renforcés en 2017 de 1,7%, contre 0,4% l’année précédente.
- Les services marchands en Auvergne-Rhône-Alpes ont vu leur activité s’intensifier de 5,7%, après les 4,1% de 2016. Le phénomène est observé dans tous les segments : l’ingénierie et études techniques ont vu une progression de leur chiffre d’affaires de 8,2%, les activités informatiques de 6,7% et les transports – entreposage de 6,4%.
- La construction voit sa production totale progresser de 4,5% en 2017 contre 1,9% en 2016, grâce au gros œuvre (+5,7%) et aux travaux publics (+5,4%). Pour 2018 les prévisions restent optimistes, et dans notre région les prévisions d’activité sont bonnes : 4,3% pour l’industrie, 5,7% en services marchands et 3% pour le BTP.
Bien sûr des problèmes subsistent, voire apparaissent. C’est le cas de la confiance des ménages français, qui selon l’Insee, se serait récemment dégradée sur la question de leur pouvoir d’achat : il n’y a pas rupture avec la moyenne sur le long terme, mais le gain des quatre derniers mois a disparu.
Les raisons sont diverses, mais des ménages ressentiraient une dégradation récente de leur situation financière future ; par contre l’évolution du chômage sur les douze derniers mois ne les in-quiète pas davantage….
> Le graphique : évolutions mensuelles depuis 10 ans
* En septembre 1986 fut créé l’indice boursier régional « iaelyonn / BNP PARIBAS », dénommé depuis juillet 2004 « iaelyon – Université Jean Moulin ». Cet index est très vite devenu une référence incontournable sur l’activité économique des entreprises régionales. En 2016, il regroupe toujours 80 actions (Euronext, Alternext).
