Ehpad : la prime Covid, un effort nécessaire mais pas suffisant


Pour récompenser l’effort des personnels mobilisés dans le cadre de la lutte contre l’épidémie de la Covid-19, les agents publics exerçant dans des Ehpad (établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes) ont bénéficié d’une prime exceptionnelle en juin dernier. La prime s’échelonne entre 1 000 et 1 500 euros en fonction de l’étendue de l’épidémie au sein des différents départements français.

Au regard des connaissances sur les effets des primes, quel sera l’effet de la prime Covid décidée par le gouvernement ? La recherche a en effet montré, qu’au-delà du niveau de salaire, c’est la façon dont la rémunération est administrée et gérée qui est déterminante pour en faire un outil de soutien et de reconnaissance de la part de l’entreprise.

Les salariés peuvent ainsi avoir le sentiment d’être manipulés par une prime pour réaliser une tâche que personne ne veut faire. En effet, si la prime véhicule le message d’un travail ingrat alors elle sera contreproductive.

À l’inverse, si le message met en avant la reconnaissance des compétences de la personne alors la prime aura pour effet d’augmenter son niveau de motivation intrinsèque, ses performances ou contribuera à réduire l’absentéisme.

Des effets contrastés pour une même prime

Une recherche actuellement en cours dans le cadre du projet MEPRU (maintien de l’emploi et des personnes en zones rurales), financé par la région Occitanie, s’intéresse à la rémunération dans les Ehpad. L’étude menée sur un échantillon de 155 soignants de six établissements différents fait ressortir que les primes variables du week-end ont des effets variés selon les établissements.

Une explication de ces différences de résultats tient aux messages délivrés par les établissements sur l’objectif de la prime.

Dans un des établissements, le message clairement affiché est que la prime du week-end est instaurée parce que personne ne veut travailler le week-end. On observe alors un lien négatif de la prime avec le besoin d’autonomie et un lien positif avec l’intention de quitter l’établissement. Autrement dit, à court terme, le soignant vient travailler uniquement par obligation et pour percevoir la prime mais à plus long terme, il recherchera un autre établissement. Cette prime aura contribué à l’augmentation du taux de renouvellement du personnel, alors qu’elle visait à diminuer l’absentéisme.

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