Des matinales pour décloisonner la recherche

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Pour créer des synergies entre « praticiens », c’est-à-dire les acteurs de terrain, et les chercheurs, Marie-Christine Chalus-Sauvannet, enseignante-chercheuse à l’iaelyon, a imaginé un format de petit déjeuner comprenant l’exposition d’une problématique, un débat et la recherche de solutions.

Cinq chercheurs et neuf praticiens ont été réunis au sein de trois Matinales Recherche Entreprise mises en place durant l’année universitaire 2021-2022 par Marie-Christine Chalus-Sauvannet. Ces rencontres ont pour ambition de créer des passerelles entre les acteurs du terrain et le monde de la recherche, très active au sein de l’iaelyon. « Les chercheurs évoluent sur des temps longs alors que l’entreprise est davantage dans l’action rapide. Peu de rencontres sont organisées entre le monde de la recherche et celui de l’entreprise. Avec ces événements, je souhaite favoriser les synergies entre tous et montrer aux professionnels qu’il est possible d’ouvrir des moments de partage et de dialogue avec les équipes de recherche universitaire », témoigne l’enseignante-chercheuse.

Réflexions croisées

Les trois thèmes choisis sont en lien direct avec des sujets de recherche déjà formalisés au sein du laboratoire Magellan de l’iaelyon et de diverses équipes. « Les Matinales Recherche Entreprise présentent, pour les chercheurs, un bon moyen d’être challengés sur leurs propres sujets de réflexion, de conforter ou d’infirmer des hypothèses. Ces rencontres sont également une formidable opportunité de soulever d’autres pistes de recherche pour alimenter nos travaux », assure Marie-Christine Chalus-Sauvannet dont l’objectif est de « décloisonner la recherche et de s’ouvrir à de nouvelles collaborations ». Du côté des participants, une quinzaine de professionnels a été sollicitée pour participer aux trois matinales et à la conférence de l’équipe de recherche Create. « Les entreprises trouvent aussi des solutions à leurs problèmes et des sources de collaboration sur des projets », dit encore Marie-Christine Chalus-Sauvannet.

Témoigner pour alimenter le débat

« J’ai participé à la matinale sur le thème « Femmes, entrepreneuriat et financement, relate Nathalie Grynbaum, co-fondatrice de la société MiHotel à Lyon. J’ai pu exposer notre expérience, notamment à l’occasion de notre première levée de fonds : nous nous étions mis alors nos propres barrières quant à l’approche et aux montants. Le constat a été relevé aussi par les chercheurs et les autres participantes de cette matinale : l’entrepreneuriat féminin est freiné par des causes intrinsèques aux femmes. » Sur le sujet des « Stratégies d’internationalisation à l’épreuve de la résilience », Bruno Neyret, dirigeant de Neyret Group qui conçoit, fabrique et installe des machines d’assemblage et de contrôle, est intervenu à double titre : il dirige une entreprise qui réalise 65% de son chiffre d’affaires à l’international et il est Conseiller du Commerce Extérieur de la France. Trois crises majeures ont été évoquées durant la rencontre : le mandat de Donald Trump aux États-Unis, la crise sanitaire du Covid-19 et la guerre en Ukraine. « Pour résister à de telles crises, l’anticipation et la préparation sont essentielles et relèvent du professionnalisme du dirigeant, témoigne-t-il. La stratégie internationale doit reposer sur l’analyse des risques par marché. La méthode de l’Amdec (analyse des modes de défaillance, de leurs effets et de leur criticité) doit être utilisée par le dirigeant pour se prémunir au maximum des crises. » À l’évidence, la richesse des témoignages concrets, issus du terrain, sur des sujets éprouvés par les entreprises, génère pour les chercheurs des réflexions fructueuses.

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