Au troisième trimestre 2015, les TPE et PME de la région Rhône-Alpes connaissent une augmentation du chiffre d’affaires de + 1,3 % comparée au troisième trimestre 2014. Au niveau des emplois, la tendance n’est pas homogène en fonction de la taille des entreprises puisque les PME (> 9 salariés) connaissent une faible hausse de leurs effectifs de + 0,8 % alors que les effectifs des TPE (<9 salariés) diminuent de – 0,5 %. L’évolution la plus notable est celle des investissements qui chutent de – 9,9 % sur la même période. Analyse réalisée par le CLEA – iaelyon School of Management à partir des données de l’Ordre des Experts Comptables Rhône-Alpes.
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Présentation de l’échantillon Statexpert Rhône-Alpes du troisième trimestre 2015
L’étude de l’ activité s’appuie sur un échantillon global composé de 41 000 entreprises en Rhône-Alpes qui réalisent un chiffre d’affaires équivalent annuel de plus de 20 milliards €. L’analyse de l’emploi se base sur un échantillon de 31 000 entreprises dont l’effectif moyen rémunéré est de 200 000 salariés dont 26 000 TPE (< 9 salariés) employant 80 000 salariés et 5 000 PME (> 9 salariés) s’appuyant sur leurs 120 000 salariés.
L’évolution du niveau d’investissement est traduite sur la base d’un échantillon de 9 000 entreprises en Rhône-Alpes ayant investi au total près de 86 millions € HT au cours du troisième trimestre 2015.
Évolution de l’activité au troisième trimestre 2015
Au troisième trimestre 2015, l’activité des TPE et PME de Rhône-Alpes a connu une progression de 1,3 % comparée au troisième trimestre 2014. Cette hausse est en sensible retrait par rapport au trimestre précédent (+ 2,6 %) et inférieure au premier trimestre (+ 1,7 %). Au demeurant, la comparaison avec l’évolution de l’activité observée au niveau national fait ressortir une conjoncture des TPE et PME plus favorable en Rhône-Alpes (+ 1,3 % comparé à + 0,9 %) confirmant la meilleure performance constatée au premier trimestre (+ 1,7 % comparé à + 1,0 %) et au deuxième trimestre (+ 2,6 % comparé à + 1,1 %), même si l’écart se réduit.
L’analyse par secteur d’activité révèle des situations contrastées. Trois secteurs connaissent une progression soutenue, voire forte : le numérique (+ 7,6 %), le transport-logistique (+ 3,4 %) et la distribution automobile (+ 2,7 %). A noter que le numérique et la distribution automobile figuraient déjà parmi les secteurs en progression soutenue au deuxième trimestre. Le commerce de détail (+ 0,6 %) continue à connaître une évolution modeste qui reflète la stagnation de la consommation. Le bâtiment continue à régresser (- 0,8 %) confirmant les mauvais chiffres des permis de construire et des mises en chantier de logements et de bâtiments. Le tourisme affiche enfin une baisse sensible (- 2,6 %) alors que le secteur progressait légèrement (+1,0 %) au deuxième trimestre.
La conjoncture des TPE et PME de Rhône-Alpes est aussi hétérogène selon les zones d’implantation. Au troisième trimestre, l’activité est tirée par les départements de l’Isère (+ 3,5 %) et de la Haute Savoie (+ 2,5 %), sachant que ce département se caractérisait déjà par une activité en forte croissance (+ 4,6 %) au deuxième trimestre. La performance des deux départements repose notamment sur la croissance de l’activité du numérique, de la distribution automobile et de l’industrie manufacturière (Isère seule). Plusieurs départements connaissent une évolution voisine de la tendance régionale (Rhône, Savoie et Drôme). L’Ardèche affiche une baisse sensible (- 4,4 %) liée à la chute du tourisme (- 17,3 %) et des hôtels-cafés-restaurants (- 5,7 %). Ce recul de l’activité touristique n’est pas constaté dans les départements de Savoie et de Haute-Savoie en raison notamment des conditions climatiques particulières du mois de juillet 2015.
Évolution de l’emploi au troisième trimestre 2015
En matière de création d’emploi, le comportement spécifique des PME (> 9 salariés) se confirme au fil du temps et est conforme à l’évolution observée au niveau national. Au troisième trimestre, les effectifs moyens rémunérés des PME connaissent une progression de 0,8 %, comparée à une progression de 1,0 % au niveau national alors que les TPE (< 9 salariés) connaissent une baisse des effectifs de 0,5 % voisine de l’évolution observée au niveau national (- 0,6 %).
L’évolution est disparate selon les secteurs. Dans les TPE, les effectifs baissent dans le bâtiment (- 2,6 %) et l’agro-alimentaire (- 1,1 %) alors qu’ils augmentent dans le numérique (+ 2,7 %) et le transport- logistique (+2,8 %). Dans les PME, les effectifs diminuent également dans le bâtiment (- 2,1 %) et progressent dans le transport-logistique (+ 9,4 %), l’industrie manufacturière (+ 5,8 %), la distribution automobile (+ 5,2 %) et les hôtels-cafés-restaurants (+ 4,2 %).
Évolution de l’investissement au troisième trimestre 2015
Pour le deuxième trimestre consécutif, l’investissement chute de 9,9 % au troisième trimestre 2015 comparé au deuxième trimestre 2014. Rappelons que la baisse était de 9,8 % au deuxième trimestre venant après une légère augmentation de 0,5 % au premier trimestre. Les TPE et PME de Rhône-Alpes connaissent une baisse de l’investissement sensiblement plus marquée que la baisse de – 0,6 % observée au niveau national. Sur les neuf premiers mois, l’investissement chute ainsi de 6,2 % comparé à une baisse de 2,5 % au niveau national. Le taux d’investissement baisse de manière corrélative de 1,9 % à 1,7 % du chiffre d’affaires en comparaison avec le deuxième trimestre 2014.
Trois secteurs se démarquent néanmoins de cette forte tendance baissière globale en Rhône-Alpes. La distribution automobile (+ 34,7 %), le transport-logistique (+ 24,5 %) et le numérique (+ 20,5 %) s’appuient sur la croissance soutenue de leur activité depuis début 2015 et sur une confiance envers les perspectives en 2016 pour réaliser un effort d’investissement et, de manière concomitante, participer aux créations d’emplois relevées précédemment.
Conclusion
La confirmation de la chute des investissements de près de 10% dans les TPE et PME de Rhône-Alpes est contradictoire avec la progression, certes limitée, de l’activité. Cette situation peut traduire à minima un certain attentisme de la part des dirigeants, voire un pessimisme dans l’évolution future de leurs activités en 2016.
